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Anonyma Patristica

Anonyme
Quelques extraits d’une homélie orientale anonyme, que nous avons classés en quatre thèmes, donnent à méditer sur la communion spirituelle avec Jésus-Christ, but ultime de notre vie de baptisés. Malgré nos recherches, il est resté anonyme. Toute personne qui aidera à l’identifier recevra un abonnement gratuit à Résurrection.

Texte 1 : l’union au Christ

(I.13) Le Sauveur est présent à ceux qui vivent en Lui, toujours et de toutes les façons, au point de répondre à tous leurs besoins, d’être tout pour eux et ne pas les laisser regarder quoi que ce soit d’autre, ni rien chercher ailleurs. Car il n’est rien dont les saints puissent avoir besoin, que lui-même ne soit pour eux. Il les enfante et les fait croître, il les nourrit, il est leur lumière et leur souffle... Nourricier, il est aussi nourriture, il est celui qui donne le « pain de la vie », et il est lui-même ce qu’il donne. Il est vie pour ceux qui vivent, chrême parfumé pour ceux qui respirent, vêtement pour ceux qui veulent se couvrir. Et certes par lui nous avons la faculté de marcher, c’est lui qui est la route et c’est lui encore le gîte d’étape et le terme. Nous sommes les membres, il est la tête. S’il faut combattre, il combat avec nous ; pour qui se distingue, il est l’arbitre des jeux ; sommes-nous vainqueurs, sur le champ il est notre couronne.

Texte 2 : Renversement copernicien de la vie spirituelle

(I.20) De cette façon nous vivons en Dieu : nous avons transposé notre vie de ce monde visible vers le monde invisible, non en changeant de lieu, mais en changeant d’existence et de vie. Car ce n’est pas nous qui nous sommes mis en route vers Dieu et qui sommes montés, mais c’est lui qui est venu chez nous et qui est descendu. Nous n’avons pas cherché, nous avons été cherchés ; ce n’est pas la brebis qui est partie à la recherche du berger, ni la drachme à la recherche du maître de maison, mais c’est lui qui s’est abaissé vers la terre et qui a retrouvé son effigie ; il s’est rendu sur les lieux où la brebis s’était égarée, il l’a soulevée et l’a relevée de son égarement ; il ne nous a pas fait sortir d’ici, mais tandis que nous restons sur terre, il nous a rendus célestes ; il nous a donné la vie qui est dans le ciel, non en nous élevant vers le ciel, mais en inclinant le ciel vers nous et en descendant : « il inclina les cieux et il descendit », dit le prophète.

Texte 3 : Ne pas livrer le trésor

(I.16) Il y a donc d’un côté ce qui vient de Dieu, de l’autre ce qui vient de notre ferveur personnelle : le premier est l’œuvre propre de Dieu, l’autre réclame aussi notre générosité ; ou plutôt, ce que nous avons à apporter pour notre part, ce n’est rien d’autre que d’accueillir la grâce, de ne pas livrer le trésor, de ne pas éteindre la lampe déjà allumée, autrement dit de n’introduire en nous rien qui soit contraire à la vie, ni rien qui engendre la mort. Voici en quoi consistent pour l’homme tout bien et toute vertu : ne pas diriger le glaive contre soi-même, ne pas fuir le bonheur, ne pas faire tomber de sa tête les couronnes.

Texte 4 : l’Eucharistie nous unit au Christ

(IV.8) Ce n’est pas à quelque chose de lui que nous avons part, mais à lui-même : ce n’est pas à quelque rayon et une lumière que nous recevons en nos âmes, mais le disque solaire lui-même, au point de l’habiter et d’en être habités, d’en être ceints et de l’embrasser, d’y être mélangés et de ne former avec lui qu’un esprit. En effet, l’âme et le corps et toutes les facultés deviennent aussitôt spirituelles, car notre âme est mêlée à son âme, notre corps à son corps, notre sang à son sang ; et qu’en résulte-t-il ? Le meilleur et le plus fort l’emportent sur le plus faible, le divin domine l’humain, comme dit saint Paul à propos de la Résurrection : « le mortel est absorbé par la vie », et par suite : « Je vis, mais non plus moi, c’est le Christ qui vit en moi ».

(IV.9) « O grandeur des mystères ! Il est donc possible que l’esprit du Christ se fonde avec notre esprit et son vouloir avec notre vouloir, que son corps soit mélangé à notre corps et son sang à notre sang ! Que devient notre esprit quand l’esprit divin s’en est rendu maître ! Que devient notre vouloir quand le vouloir bienheureux le subjugue ! Que devient notre argile quand un tel feu a triomphé d’elle ! »

Réalisation : spyrit.net