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Bernanos, la sainteté et l’Église

Lauren E. Butler Bergier

Georges Bernanos a clôturé son recueil d’essais de 1946-1947, intitulé - tout comme le premier essai - La Liberté pour quoi faire ?, par une conférence donnée en Algérie devant les petites sœurs de Jésus (dans la filiation spirituelle de Charles de Foucauld) : Nos amis les saints. Ce dernier texte semble rompre avec les quatre constats pessimistes qui le précédent : La Liberté pour quoi faire ?, La France devant le Monde de demain, Révolution et Liberté et L’Esprit européen posent le fin diagnostic d’une société post-guerre « concentrationnaire et totalitaire », sans pour autant apporter des solutions concrètes. Or, Nos amis les saints ne parlent que de la sainteté. En fait, si l’on regarde de plus près, la sainteté est bien la solution concrète - car plus concrète que toutes - que propose Bernanos.

Un constat sans concession

Les quatre premiers essais esquissent le portrait d’une société liberticide, où tout l’humain est mis au profit d’une recherche qui se trompe de moyen. Selon Bernanos, nous voulons trouver le « mot de l’énigme », le sens de la vie, « par l’observation pratique des choses ». Il explique :

Mais dans cette recherche la science ne collabore pas avec la nature, elle l’affronte. Elle ne veut que détourner à son profit la plus grande part possible des colossales ressources d’énergie de l’univers, entreprise où l’humanité doit finir par être broyée entre la science et la nature comme entre l’enclume et le marteau, car si la chair de l’homme est fragile, son système nerveux ne l’est pas moins, devra céder, tôt ou tard, à la tension sans cesse croissante d’une vie dont l’activité normale est décuplée, centuplée par l’usage des mécaniques. (p. 278 [1])

La science cherche à se saisir des lois de l’univers afin de les manipuler à son gré. Nous voyons dans cette recherche le moyen de mettre fin à l’angoisse existentielle qui nous hante. En déchiffrant les lois de l’univers, nous espérons pouvoir faire taire la souffrance et vaincre la mort. Ce processus aboutit à une mécanisation (et actuellement, à une numérisation) croissante, une organisation de toute la société autour de l’efficacité recherchée. Mais ce processus est de plus en plus déshumanisant, car l’homme fait partie de la nature qu’il affronte.

La date de ces propos peut nous surprendre, tant le processus de technicisation que décrit Bernanos s’est accéléré en soixante-dix ans. Aujourd’hui, il aurait sans doute ajouté à son cri de douleur des images plus récentes. Un ciel privé d’étoiles, rendues invisibles par l’éclairage public. La campagne française, culture millénaire, transformée en lotissements et centres commerciaux. Des pans entiers de l’océan, foyer de vie primordiale, couverts de déchets. L’isolement dans des villes surpeuplées. Le burn-out, la dépression, l’anorexie, l’addiction à la drogue ou à la pornographie, le divorce, les épidémies dans des sociétés où tout pourtant est mis en œuvre pour améliorer le niveau de vie. Il aurait aussi, sans doute, évoqué les milliers de misérables qui se noient en Méditerranée, ainsi que les enfants, sans nombre, démembrés dans le sein de leur mère, avec la complicité plus ou moins résignée de celle-ci. Le pessimisme de Bernanos sur la direction que prend l’histoire s’est révélé, en effet, prophétique.

Mais si Bernanos prend un sujet autant d’actualité, pourquoi ne donne-t-il pas des solutions adéquates au problème ? Si Bernanos ne parle pas des actions à entreprendre face à une telle situation, c’est qu’il ne peut pas se placer au même registre que les enjeux dont il parle. De fait, c’est la division dans le cœur de l’homme qui se révèle de plus en plus au fur et à mesure que sa capacité technique, sa capacité d’agir sur son environnement et sur lui-même, s’accroit. Tout comme les guerres et les conflits, la subjugation de la nature - qui aboutit à une véritable torture de l’homme lui-même - ne fait que dessiner au grand jour ce qui se passe dans le secret de son âme : « tous ces désirs qui mènent leur combat en vous-mêmes » (Jc 4,1). Il s’agit, avant tout, d’une crise spirituelle. C’est un retournement spirituel qu’il faut pour se libérer de la fatalité de l’histoire. Voici pourquoi Bernanos nous met en épigraphe, au sujet de la vie des saints : « Ces grandes destinées échappent, plus que toutes les autres, à n’importe quel déterminisme : elles rayonnent, elles resplendissent d’une éclatante liberté » (p. 261).

C’est un chemin de sainteté personnelle et ecclésiale que Bernanos nous dessine, tout en écartant les obstacles majeurs. Pour lui, les saints sont ceux qui maintiennent le bon fonctionnement de l’Église, qu’il compare à un chemin de fer. L’Église pourrait être vue comme « une vaste entreprise de transport […] au Paradis ». Les saints sont ceux « qui organisent le trafic », en dépit des « catastrophes » - les schismes et autres mouvements hérétiques, décrits comme autant de « déraillements et télescopages ». Sans les saints, dit Bernanos, « la Chrétienté ne serait qu’un gigantesque amas de locomotives renversées, de wagons incendiés, de rails tordus et de ferrailles achevant de se rouiller sous la pluie. Aucun train ne circulerait plus depuis longtemps sur les voies envahies par l’herbe » (p. 265-6). Selon lui, l’essentiel de cette image est l’idée de l’Église comme « une force en marche » (p. 267).

Tout comme pour la société technique, une vision trop statique de l’Église est tentante, parce qu’elle permet de repousser la souffrance en marquant des frontières nettes avec le monde. C’est « la sécurité des imbéciles » dont parle Bernanos, la sécurité de ceux qui cherchent à éloigner la souffrance en refusant de la voir. À l’image du chemin de fer, Bernanos oppose une vision de l’Église comme un « abri, un refuge, une espèce d’auberge spirituelle à travers les carreaux de laquelle on peut se donner le plaisir de regarder les passants, les gens du dehors, ceux qui ne sont pas pensionnaires de la maison, marcher dans la crotte » (p. 267). Il s’adresse aux chrétiens qui se contentent de se scandaliser, quand ils feraient mieux de pleurer et de supplier Dieu pour leurs frères qui se perdent en faisant ce qui est mal.

À cette idée de l’Église comme « auberge spirituelle », Bernanos lie la tentation d’une foi purement rationnelle. Dans ce sens, les propos de Bernanos sur la rationalité de la Bible et des miracles ne peuvent pas être un simple détour. Le problème de fond est la libération, ou plutôt au départ l’aliénation, de l’intelligence humaine : « L’intelligence, réduite à ses propres forces, ne croit trouver dans la nature qu’indifférence et cruauté, mais c’est sa propre cruauté qu’elle y découvre […]. En réalité l’intelligence ne s’indigne pas contre la souffrance, elle la refuse, comme elle refuse un syllogisme mal construit […] » (p. 279-280). Si cette division au sein de l’homme guette le monde, elle est une tentation d’autant plus grave pour l’Église. Il serait tellement commode si nous pouvions justifier notre foi devant le monde par le moyen de l’intelligence. Pour Bernanos, ce n’est pas rassurant que même Voltaire admette l’existence d’un Dieu intelligent qui aurait créé le monde comme un horloger fabrique sciemment une montre : « Que diable – c’est le cas de le dire ! – un horloger pourrait-il faire des saints, je me le demande ? » (p. 275). La foi des saints est à la fois intelligible et totalement déraisonnable.

Le risque de l’amour

Pour Bernanos, la foi n’est en rien une source de sécurité de provenance intellectuelle, mais plutôt un risque (p. 270). On n’y arrive pas par syllogisme. Même si la foi est intelligible - car c’est la vérité - cela ne suffit pas, car la volonté ne peut pas être forcée. Autrement dit, Dieu s’en moque si nous affirmons qu’il existe ; il veut plutôt que nous prenions le risque de lui faire confiance. L’amour, nous dit Bernanos, « est un choix libre, ou il n’est rien » (p. 274). La seule intelligence n’est pas « impuissante à tirer parti de la création, mais incapable d’en pénétrer le sens », parce que « la création est une œuvre d’amour » (p. 279). Plutôt que de se fier à notre seule raison - de juger la création par nos critères à nous et d’y découvrir la cruauté qui se cache dans nos cœurs - il faut prendre le risque de se fier à Dieu. En faisant cela, nous découvrons la vraie source du scandale : « Le scandale de l’univers n’est pas la souffrance, c’est la liberté. Dieu a fait libre sa création, voilà le scandale des scandales, car tous les autres scandales procèdent de lui » (p. 281). C’est en prenant le risque d’aimer que nous comprenions enfin le sens de la vie, ce que notre raison, seule, ne pouvait expliquer.

C’est pourquoi là où d’autres se révoltent devant l’absurdité de la souffrance, ou bien « ne cherchent dans la révolte contre la souffrance qu’une justification plus ou moins sournoise de leur indifférence et de leur égoïsme vis-à-vis de ceux qui souffrent », les saints entrent pleinement dans le mystère de la création, en acceptant « le plus humblement, sans le comprendre, ce scandale permanent de la souffrance et de la misère ». Ce sont ceux-là « qui se dévouent le plus tendrement aux souffrants et aux misérables » (p. 280), car ils ne cherchent plus à s’en défendre. Le jugement ou encore l’explication est un moyen de maîtriser, d’éloigner, de se séparer du mal ; mais le seul moyen d’assumer pleinement sa liberté - de se libérer - est d’accepter la souffrance jusqu’au bout.

Pour illustrer cette voie ordinaire de la sainteté, Bernanos nous donne deux exemples. Le premier est celui d’un « pauvre homme » qui, « au fond de quelque église perdue, ou même dans une maison quelconque, ou encore au tournant d’un chemin désert, […] joint les mains et du fond de sa misère […] remercie le bon Dieu de l’avoir fait libre, de l’avoir fait capable d’aimer ». Cet acte d’acceptation et d’action de grâce est aussi un soulagement. Plutôt que de chercher à faire taire son angoisse par des moyens extérieurs, le « pauvre homme » reconnaît que sa misère est la conséquence de sa capacité d’aimer, et il en remercie le Seigneur - ce qui le met au cœur du mystère de l’existence, apaise son âme et, de surcroît, élève le monde. Le deuxième exemple que donne Bernanos, analogue, est celui d’une mère qui accepte la mort de son petit, « qui offre à Dieu le gémissement d’une résignation exténuée, comme si la Voix qui a jeté les soleils dans l’étendue ainsi qu’une main jette le grain, la Voix qui fait trembler les mondes, venait de lui murmurer doucement à l’oreille : “Pardonne-moi. Un jour, tu sauras, tu comprendras, tu me rendras grâce. Mais maintenant, ce que j’attends de toi, c’est ton pardon, pardonne”. » (p. 281) La femme ne peut pas expliquer, ne peut trouver aucune bonne raison pour la mort de son enfant ; mais elle peut néanmoins l’accepter. Elle peut faire confiance à Dieu et c’est dans ce sens qu’elle « pardonne » ce qu’elle ne peut pas comprendre.

En acceptant humblement leur place dans le mystère du monde, nous dit Bernanos, cet homme et cette femme deviennent des saints. Ils courent le risque de leur liberté jusqu’au bout :

Oui, au moment où cet homme, cette femme acceptaient leur destin, s’acceptaient eux-mêmes, humblement – le mystère de la Création s’accomplissait en eux, tandis qu’ils couraient ainsi sans le savoir tout le risque de leur conduite humaine, se réalisaient pleinement dans la charité du Christ, devenant eux-mêmes, selon la parole de saint Paul, d’autres Christ. (p. 281-2)

C’est « l’engagement total » dont parle Hans Urs von Balthasar dans son livre L’engagement de Dieu, l’engagement personnel et ecclésial de la liberté humaine qui n’est compréhensible, qui n’a du sens, que parce que Dieu lui-même s’est engagé totalement dans la personne du Christ. Bernanos nous dit que c’est par l’engagement de tout leur être que ces personnes comprennent le sens du monde et parviennent ainsi à la paix.

[C]e que ces gens-là ont compris, ils l’ont compris par une faculté supérieure à l’intelligence, bien qu’elle ne soit nullement en contradiction avec elle, — ou plutôt par un mouvement profond et irrésistible de l’âme qui engageait toutes les facultés à la fois, qui engageait à fond toute leur nature… (p. 281)

Le sens de ce mouvement n’est pas d’abord explicable, car « [l]e langage est au service de l’intelligence » (p. 282), et devient vite une forme de contrôle. Or, l’engagement total – ce mouvement de l’amour – participe au langage de Dieu lui-même, dans la dépossession de la croix. Dans le Christ, cette sainteté est réellement accessible à tous ; c’est le chemin qu’Il propose à chaque homme : renonce à toi-même, prends ta croix et suis–moi.

La sainteté de l’Église

La sainteté personnelle, ordinaire, que dessine Bernanos, fait partie de sa vision de l’Église, ce qui correspond à la vision que l’Église a d’elle-même. Selon Bernanos, participent à la sainte Église « tous les hommes de bonne volonté » :

Quiconque se sert de son âme, si maladroitement qu’on le suppose, participe aussitôt à la Vie universelle, s’accorde à son rythme immense, entre de plain-pied, du même coup, dans cette communion des saints qui est celle de tous les hommes de bonne volonté auxquels fut promise la Paix, cette sainte Église invisible dont nous savons qu’elle compte des païens, des hérétiques, des schismatiques ou des incroyants, dont Dieu seul sait les noms. (p. 283)

Cette vision de Bernanos correspond à l’Église telle qu’elle est décrite par la constitution dogmatique Lumen Gentium, l’Église qui est, « dans le Christ comme un sacrement ou […] un signe et un moyen d’opérer l’union intime avec Dieu et l’unité de tout le genre humain » (ch. 1, 1). L’Église est le moyen de la « Paix », l’union avec Dieu et l’unité de tous les hommes qui représente beaucoup plus que la fin de toute guerre, intérieure ou extérieure. Comme précise Bernanos, elle est aussi le signe visible de cette union entre les hommes et Dieu, dans le Christ : « [i]l ne s’agit pas d’opposer l’Église visible à l’Église invisible ; l’Église visible, […] ce n’est pas seulement la hiérarchie ecclésiastique, c’est vous, c’est moi, elle n’est donc pas toujours agréable et elle a même été parfois très désagréable à regarder de près ». En somme, « l’Église visible est ce que nous pouvons voir de l’Église invisible » (p. 283) – elle est un signe visible qui est aussi un appel.

La sainteté des hommes ordinaires participe à la sainteté de l’Église, visible et invisible. Avec un Dieu déiste, il y aurait plus d’ordre … mais de fait, il y en a juste ce qu’il faut pour que le signe soit parlant. L’Église ne ressemble pas beaucoup à l’idée que nous pouvons faire d’une société parfaite. Sa charme est plutôt celle d’une « maison de famille, une maison paternelle, et il y a toujours du désordre dans ces maisons-là, les chaises ont parfois un pied de moins, les tables sont tachées d’encre, et les pots de confitures se vident tout seuls dans les armoires » (p. 285). La sainteté est, à l’origine, séparation – du sacré et profane, de l’homme et divin. La mission de l’Église est, au contraire, de faire rentrer tout le profane dans le sein de Dieu, de rendre tout saint par le don suprême que le Saint des Saints nous a fait, une fois pour toutes. Nous voici de retour à l’image du chemin de fer, cette « vaste entreprise de transport au Paradis », dont les saints garantissent le bon fonctionnement.

En regardant de près ce qui fait l’Église, Bernanos doit aussi écarter une autre tentation : celui de faire des saints, des « héros » ou des « surhommes ». Il serait effectivement tentant de définir la sainteté de l’Église et des hommes par l’efficacité visible de leur action sur le monde. Les saints sont, au contraire, « les plus humains des humains », comme l’Église est la plus humaine des institutions. Un héros, dit Bernanos, « nous donne l’illusion de dépasser l’humanité » ; or, « le saint ne la dépasse pas, il l’assume, il s’efforce de la réaliser le mieux possible » (p. 286). Le saint prend Jésus comme modèle, tout comme la petite Thérèse « est devenue sainte en jouant aux saints avec l’Enfant Jésus » (p. 265). Parmi les saints canonisés, il y a eu beaucoup de grands malades, physiques et psychologiques ; des grands enfants ; des grands pécheurs ; mais peu de grands hommes, et ces grands hommes se distinguent toujours, non par leur superbe, mais par leur humilité. Jésus « n’est pas mort seulement pour les héros, » mais « aussi pour les lâches » (p. 286), et il a goûté notre misère jusqu’au bout : « Celui qui n’a point connu le péché, [Dieu] l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu » (2 Co 5, 21). C’est pourquoi « [l]a main ferme, impavide, peut au dernier pas chercher appui sur son épaule, mais la main qui tremble est sûre de rencontrer la sienne… » (p. 286). Nous voudrions montrer au monde des chrétiens qui se portent bien, qui sont heureux, si possible en bonne santé, qui ont avant tout une certaine force vitale ; mais la personne qui aime se rend plus vulnérable que tous.

Or la séparation des saints avec le monde, ce qui fait leur différence, n’est pas qu’ils soient plus heureux que les autres hommes, au sens de la réussite ou de l’épanouissement, tel que nous l’entendons habituellement. L’épanouissement de la charité fait peu de bruit. « Les saints », nous dit Bernanos, « ont le génie de l’amour » ; ils ont trouvé le chemin intérieur de « la citerne profonde ouverte sous le ciel » (p. 287), le lieu de l’amour de Dieu qui fait son travail, son image et sa ressemblance en nous. Car Bernanos veut, en nous parlant de la sainteté, nous confronter à ces paroles scandaleuses, « que nous avons été créés à l’image et à la ressemblance de Dieu », ce qui veut dire que « [n]ous lui ressemblons même beaucoup plus que nous n’osons le penser, que les philosophes nous permettent de le penser » (p. 276). Le saint est celui qui prend ces mots au sérieux par ses actes. Si la plus grande tragédie est qu’un seul de ces petits se perde - et tous les hommes sont de ces petits - alors, il y a urgence !

Pour Bernanos, la vie intérieure est bel et bien la seule solution à la crise que nous traversons actuellement - crise qui est, de fait, aussi vieille que le monde. Les saints sont ceux qui « maintiennent cette vie intérieure sans laquelle l’humanité se dégradera jusqu’à périr » ; elle seule permet de trouver « les ressources nécessaires pour échapper à la barbarie ou à un danger pire que la barbarie, la servitude bestiale de la fourmilière totalitaire » (p. 288). Ni parfaits, ni surhommes, les saints acceptent de souffrir pour le monde, à la suite du Christ ; ils renoncent à eux-mêmes afin de s’ouvrir à l’amour de Dieu, devenant ainsi une source de liberté pour les autres. La sainte Église, pour sa part, n’est ni country club (ou autre chrétienté quelconque), ni organisation non-gouvernementale ; elle est un beau foyer en chaos, une grande maison paternelle, où l’on ne dormira jamais tant que tous les enfants n’y seront pas rentrés sains et saufs.

Lauren E. Butler Bergier, née en 1983 à Houston (USA), mariée, cinq enfants. Chargée d’enseignement à l’UCO (Angers). Rédige une thèse sur les Cinq Grandes Odes de Paul Claudel à l’Université de Chicago, Committee on Social Thought.

[1] Georges Bernanos, La Liberté, pour quoi faire ?, Paris, Gallimard, 1953. Les numéros de pages des citations renvoient à cette édition.

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