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Dieu est-il pressé ?

Michel Emmaton

A l’heure où le Saint-Siège, avec l’instruction Dominus Jesus, remet au cœur des préoccupations chrétiennes la nécessité d’amener tous les hommes à Jésus par l’Église, nonobstant l’importance de l’œcuménisme et du dialogue interreligieux, il n’est pas inutile de rechercher à retrouver l’axe de l’évangélisation, entre les partisans du “ Dieu pressé ”, soucieux des méthodes efficaces et visibles et les tenants du “ Dieu lent ” pour qui il s’agit de préparer les chemins du Seigneur, en pénétrant les sociétés et les cultures des semences de l’Évangile, qui germeront à l’heure que Dieu s’est choisie. Plus précisément, il s’agirait d’entrevoir comment peuvent se départager et peut-être se compléter deux types de discours apostoliques : l’un direct, abrupt, “ kérygmatique ” [1] comme on dit, l’autre plus progressif, plus attentif aux médiations culturelles, sociales, etc.… et procédant par étapes.

Avant d’aborder le fond de la question, il faut préalablement évoquer le rôle fondamental de la mission, tâche essentielle et fondamentale de l’Église. Ce “ Dieu qui passe par les hommes ” a voulu que l’Église soit à la fois le signe et l’instrument du salut des hommes et du monde. Nul chrétien n’est dispensé de rendre compte de l’espérance qui est en lui, de rendre témoignage à l’Évangile, ni de servir les hommes : le prochain n’est pas le suivant.

Les sources vétéro-testamentaires nous présentent Dieu qui envoie. Les premiers envoyés sont les prophètes. On distingue déjà avec eux l’idée du salut des nations par la conversion de celles-ci au Dieu unique. Jonas part à Ninive porter le message de conversion du Dieu d’Israël. Après l’exil à Babylone apparaissent les prosélytes, juifs convertis, signes d’un certain accomplissement de cette idée. Dans le Nouveau Testament, Jésus est présenté comme l’Envoyé de Dieu par excellence. Le Fils est envoyé par le Père. L’envoi a donc un fondement dans le mystère même de Dieu. S’il est envoyé “ vers les brebis perdues d’Israël ”, il l’est aussi vers tout le reste de l’humanité et n’hésite pas à la fin de son ministère public à aller vers les païens, notamment les Grecs, vers les pécheurs (Jn 12, 20-26). Envoyé, il envoie lui-même ses disciples et ce dès avant son Mystère Pascal. Les Apôtres opèrent conversions et guérisons. Après la Résurrection, l’envoi en mission est renouvelé et devient véritablement opérationnel après la Pentecôte : l’Esprit-Saint est bien celui qui parle en eux et par eux. Les Actes des Apôtres ne constituent pas à cet égard un supplément optionnel : ce livre décrit l’Église telle qu’en elle-même, c’est-à-dire fondamentalement missionnaire, envoyée à la face des nations pour leur apporter le salut. On connaît l’ampleur de l’entreprise et le rôle particulier joué par saint Paul dans l’annonce du salut aux païens.

L’histoire de l’Église reflète, dans ses phases d’expansion, la prise au sérieux de cet envoi, quelle que soit l’époque considérée. Au VI° siècle par exemple, les moines irlandais et britanniques sont envoyés par le pape pour évangéliser les païens et formulent même un vœu de “ pérégrination ”. Près de mille ans plus tard, la découverte du Nouveau Monde suscite un élan missionnaire dans lequel, parmi d’autres, les Jésuites jouent un rôle particulier : ils formulent un vœu qui exprime leur disponibilité pour la mission, le votum de missionibus ; sur place, ils créent des réductions, c’est-à-dire des réserves pour protéger les Indiens des menaces coloniales et favoriser leur évangélisation sur un mode propre à leur culture. On a les traces de ces réductions au Paraguay ou encore au Canada. A l’époque moderne également, des efforts sont faits en direction de l’Inde et de la Chine. En 1622 est créée la Congrégation pour la propagation de la foi et en 1663, la Société des missions étrangères voit le jour à Paris. Le but de cette dernière est à la fois de former des missionnaires mais aussi un clergé autochtone.

Cet envoi est plus que jamais d’actualité. Les textes du Concile Vatican II ou des encycliques récentes (Evangelii Nuntiandi de Paul VI ou Redemptoris Missio de Jean-Paul II) le rappellent. Ce bref parcours nous montre que la mission n’est pas (comme dans le judaïsme) un élément annexe dans la foi chrétienne, mais que l’Église, positivement, n’existe que pour la mission et par elle. Comme le déclare le décret Ad Gentes du Concile Vatican II (§2) : “ De sa nature, l’Église pérégrinante est missionnaire ”.

Reste à savoir de quelle mission on parle et comment la mener. Pour beaucoup, depuis le temps des Apôtres, elle aurait connu une mutation complète. Là où l’annonce par la parole permettait à beaucoup d’entendre et de se convertir, le temps serait venu d’une écoute, d’un enfouissement préparant à une parole éventuelle, le monde ne serait plus en état d’entendre la proclamation directe du salut. Le résultat de ce genre d’attitude suicidaire ne s’est pas fait attendre. Si la polémique est vaine, force est de constater que l’Église, dans ce domaine comme dans tous les autres, paie ses erreurs très cher et comptant. Il n’est pas besoin de se retrancher derrière une hypothétique plus grande imperméabilité du monde moderne au message évangélique pour comprendre “ la décomposition du catholicisme ” comme l’écrivait jadis le Père Louis Bouyer. Le monde, au sens paulinien du terme, a toujours été le monde, et c’est à l’Église de relever à chaque génération le défi de l’évangélisation de ses contemporains. Il est frappant que tous ceux qui ont fait confiance à la parole du Christ et sont allés sur les places pour annoncer la Bonne Nouvelle y ont trouvé, au milieu des quolibets et des haussements d’épaules, un accueil inespéré et l’occasion d’authentiques conversions. Ce phénomène nouveau dans l’Église catholique, ne l’est pas dans les communautés protestantes, notamment pentecôtistes, qui ont fait depuis plus d’un demi-siècle l’expérience d’une évangélisation très proche des origines chrétiennes.

Mais cela laisse entière la question du type de discours à tenir, entre l’annonce brutale et immédiate et l’échange patient et tenace qui s’efforce de faire jaillir les questions-clefs où le Christ apporte une réponse.

Les Évangiles et les Actes des Apôtres pourraient nous laisser croire qu’il n’y a place que pour une parole sommaire et abrupte, à la manière de Jonas menaçant les Ninivites d’une prochaine destruction. Le résumé de la première prédication de Jésus en Galilée tient en quelques mots : “ Le temps est accompli et le Royaume de Dieu est tout proche ; convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ” (Mc 1, 15). De même, c’est par un seul mot qu’il fait basculer la vie de Lévi-Matthieu : “ Suis-moi ! ” (Mc 2, 14). De même encore, le premier discours consigné dans les Actes des Apôtres, celui de Pierre au jour de la Pentecôte (Ac 2, 14-36), même s’il est plus long, ne s’embarrasse pas de beaucoup de précautions, il se termine presque en provocation : “ Que toute la maison d’Israël le sache donc avec certitude, Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous vous aviez crucifié ”. Le résultat est quasi immédiat : “ Le cœur transpercé par ce discours, ils dirent à Pierre et aux autres : frères, que nous faut-il faire ? ”. A quoi il leur est répondu “ Convertissez-vous et faites-vous baptiser ”. On pense aussi à Philippe, l’un des Sept, qui intervient pour demander à un voyageur qu’il n’a jamais rencontré, l’eunuque de la reine Candace ; “ Comprends-tu ce que tu lis ? ”, et, sur sa réponse négative et son invitation à partager son mode de locomotion, ce même Philippe délivre une catéchèse accélérée qui se termine par un baptême au bord de la route (Ac 8, 26-40).

Tout cela est en partie trompeur, car il est clair que nos textes ne nous disent pas tout et, insistant sur le côté bouleversant de l’annonce du salut, ils schématisent sans doute la démarche de l’apôtre et taisent les travaux d’approche, les explications, qui pourtant n’ont pas dû manquer d’exister. Le kérygme n’est pas une parole magique qui ferait l’économie de la compréhension. Dieu veut des partenaires libres. S’il a certainement existé des conversions instantanées et brutales, elles ont toujours été précédées et suivies d’un ensemble de paroles et de gestes qui donnaient un sens à la proposition de la foi.

Nous avons dans les Actes des Apôtres deux résumés de la prédication de saint Paul, l’un en direction des Juifs à la synagogue d’Antioche de Pisidie (Ac 13, 16-41), l’autre en faveur des païens cultivés d’Athènes, sur l’Aréopage (Ac 17, 22-31). La demande est très différente : dans un cas, il s’agit de dérouler une partie de l’histoire biblique de Moïse à David, puis, avec un saut, d’en venir à Jean dont ses auditeurs avaient certainement entendu parler ; ce parcours fait ressortir l’attente d’un Sauveur dans la lignée de David, dont, par ailleurs Jean annonçait l’imminence, il ne reste plus qu’à présenter Jésus mort et ressuscité et le rapprochement s’impose : c’était donc lui qui devait venir ! Face aux Grecs, la démarche consiste à partir de la conviction (partagée par les meilleurs d’entre eux) de l’existence d’un principe divin transcendant, puis de poser l’aventure humaine dans une perspective providentielle (unité du genre humain, humanité faite pour chercher Dieu, patience pédagogique de Dieu) et enfin d’introduire le Christ comme le juge eschatologique. Sans doute cette dernière étape trop rapide semble provoquer un recul des auditeurs, quand Paul doit leur parler de la Résurrection. Mais même peu nombreuses, les conversions prouvent qu’il a touché juste au moins pour certains.

Bien sûr, ces discours tels qu’ils nous sont rapportés ne sont que des canevas de la véritable prédication de l’Apôtre. Mais comme tels, ils nous renseignent sur ce qui est l’essence même de la démarche : donner d’abord l’arrière-plan révélé ou philosophique par rapport auquel l’annonce de Jésus mort et ressuscité deviendra une Bonne Nouvelle ; le point, à la fois nécessaire et imprévisible, qui recoupe toutes les attentes éparses, et leur donne une réponse.

Ce chemin peut se faire en quelques minutes ou en plusieurs mois, mais c’est toujours lui qui mènera, en vérité, à la foi. Au-delà de toute rhétorique, c’est sur ce chemin que l’évangélisateur et l’évangélisé se retrouvent pèlerins, sans qu’il y ait un vainqueur et un vaincu. L’Apôtre ne fait pas “ accoucher ” l’incroyant d’une vérité qu’il porterait déjà en lui, à la manière de la maïeutique socratique, il vient apporter la nouvelle qui illumine une attente et la révèle à elle-même. Mais la rencontre des hommes se fait dans une histoire. Si la conversion résulte bien de cette illumination du cœur au contact de la parole apostolique, le poids de l’histoire, les contingences de la langue, les distances géographiques, culturelles, sociales en compliquent immensément le déroulement, au point de paraître parfois des barrières infranchissables, au nom des préalables qu’il faut d’abord régler avant de s’adresser en vérité aux hommes. Et c’est là que se pose la question du délai de l’évangélisation.

La prédication des Apôtres se fait, et cela est fondamental, dans l’urgence. La durée de la vie publique de Jésus est d’ailleurs relativement brève. Ce que les premiers chrétiens perçoivent, c’est l’imminence de la Parousie. Non seulement Jésus envoie ses Apôtres vers toutes les nations pour les baptiser au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, mais encore il leur dit qu’ils n’auront pas fini de faire le tour des villes d’Israël avant que le Fils de l’Homme revienne. Il n’y a donc pas de temps à perdre, car si nul ne connaît ni le jour ni l’heure, elle ne saurait manquer d’être prochaine. Le “ retard de la Parousie ” est alors perçu par les premiers chrétiens comme un véritable scandale car ils ont la perception d’une fin imminente du temps et de l’histoire, histoire qui ne saurait désormais plus suivre indéfiniment son cours. Quelque chose de définitif au sujet de la fin des temps a été réalisé avec la résurrection du Christ et ils vivent d’une attente imminente de la fin. L’enjeu de ce débat consiste dans le fait que si, à première vue, l’urgence de l’annonce kérygmatique est motivée par l’imminence de la fin des temps, on peut se demander pourquoi celle-ci ne survient pas, et ce que doivent alors faire les chrétiens dans le cours du temps et de l’histoire. Ce qui est donc en jeu ici est la définition d’un rapport original au temps et à l’histoire.

La réponse à ce problème est offerte par la deuxième Épître de saint Pierre qui, citant le psaume 90 (“ …devant le Seigneur, un jour est comme mille ans et mille ans comme un jour ”, 2 P 3, 8) montre que ce qui paraît être du retard est en fait le temps de la patience de Dieu. En effet, si “ un jour est comme mille ans ”, cela signifie que toute imminence inclut un délai et que ce délai, même le plus bref, est déjà de l’histoire. Par ailleurs, si “ mille ans sont comme un jour ”, cela signifie que tout délai doit être vécu dans l’horizon d’une fin, fin perpétuellement imminente, et que tout délai n’est qu’un sursis. Le temps est donc celui de l’Église. Il est polarisé et c’est l’urgence qui définit le présent, dont la réalité exacte est celle du pénultième et du prééschatologique [2].

C’est sous cet angle que doit être pratiquée l’annonce kérygmatique : nous avons d’une certaine façon le temps mais cependant nous n’avons pas toute l’éternité pour cela. L’histoire de l’Église offre ainsi de nombreux exemples d’une urgence kérygmatique appliquée par tels ou tels missionnaires. On retiendra celui offert par les Jésuites qui, au XVIIème siècle, entreprirent l’évangélisation des Indiens du Canada. Après plusieurs tentatives soldées par des échecs en raison de la dépendance vis-à-vis de colons plus préoccupés de commerce que du salut des Indiens, une trentaine de prêtres et de frères de la Compagnie de Jésus arrivent de France au Canada entre 1632 et 1637. Dès leur arrivée, ils défrichent, construisent, étudient les langues de ceux qu’ils sont venus évangéliser. Le père Le Jeune, supérieur de la mission, fonde une réduction à Sillery, tout près de Québec, en vue de fixer les Indiens dont l’instabilité entrave les efforts d’évangélisation. La sédentarisation reste cependant limitée et deux méthodes sont utilisées pour évangéliser les Indiens : soit on se rend sur les territoires dans lesquels ils vivent, où les conditions de vie sont très dures, soit on les attend sur des points de passage obligés à Sillery ou à Trois-Rivières, aux abords du Saint-Laurent. En 1638, le père Lallemant développe une nouvelle méthode : il fait recenser le pays et établit une carte. Il décide de la constitution d’un centre unique (à l’exemple de ce que d’autres Jésuites font au Paraguay) en pays Huron, dont l’évangélisation est perçue comme difficile en raison des mœurs légères des indiens de cette tribu. La pluralité et la diversité des tribus indiennes pose le problème de la spécificité de l’évangélisation de chacune de ces tribus. De plus, les rivalités opposant les Français aux Anglais et aux Hollandais dessinent une ligne de fracture entre les Français, en bons termes avec les Hurons, et les Anglais et les Hollandais qui arment les Iroquois. C’est ainsi que les Iroquois détruisent les bourgades huronnes et qu’entre 1646 et 1649 Isaac Jogues, Jean de Brébeuf et plusieurs de leurs compagnons sont massacrés par les Iroquois.

Les résultats de cette brève entreprise sont très variables. Les relations des missionnaires témoignent d’un grand enthousiasme initial, et les Jésuites espèrent un succès rapide et massif de leur mission. L’analyse de la situation leur permet de définir les Indiens comme des ”primitifs ”, théoriquement plus faciles à évangéliser que les Chinois - parmi lesquels on sait l’entreprise du jésuite Matteo Ricci - ou que les Indiens - parmi lesquels les Jésuites s’illustrèrent encore en la personne de Nobili. Mais au Canada, les missionnaires doivent vite déchanter : les résultats ne sont pas à la mesure des efforts entrepris, on ne compte que quelques baptêmes. La tentative de fondation d’un séminaire échoue. Surtout, les missionnaires ont quelques difficultés pour débrouiller la complexité des traditions qu’ils rencontrent. Il faut étudier les mœurs, les coutumes et les croyances des Indiens de façon beaucoup plus approfondie. L’urgence kérygmatique est ici manifeste, mais, nécessaire, elle n’est pas cependant suffisante. Une action dans la durée doit être envisagée.

Il se pourrait que les chrétiens, qui, à l’appel de Jean-Paul II, ont désiré s’engager dans l’aventure de la Nouvelle Évangélisation, soient aujourd’hui confrontés au décalage entre les ambitions généreuses et les réalités bien limitées (même si elles ne sont pas nulles) du retour à la foi de nos contemporains. Il serait bien dommage qu’ils renoncent à l’urgence et à l’audace, pour prendre leur parti, après tant d’autres, de la déchristianisation. S’il y a une opacité à vaincre, c’est en nous-mêmes d’abord qu’elle doit l’être, car les barrières opposées à l’Évangile ne sont pas tant dans les autres, supposés indifférents ou hostiles, qu’en nous qui ne savons pas accepter près d’eux ce dépaysement qui faisait dire à l’Apôtre : ”Je me suis fait juif avec les Juifs, grec avec les Grecs ”.

Plus que des études de sociologie, la mission requiert cette attention sympathique à la réalité de l’autre, cette perception surnaturelle de son “ cœur ” (au sens pascalien du mot) fait pour Dieu, mais blessé, et l’audace de se faire tout petit pour ne pas faire écran à la lumière.

Le sens de la Bonne Nouvelle ne requiert aucune autre “ précompréhension ” que celle de la condition humaine, marquée par la souffrance et la mort, mais tendue vers la vie et l’amour. Le seul préalable qui paraisse incontournable, celui de la langue, n’a jamais été un obstacle infranchissable comme le montre le miracle de la Pentecôte, prolongé dans l’Église par l’effort ardent mené par tant de missionnaires pour déchiffrer les langues et par là même en faire le vecteur de l’Évangélisation.

Oui, Dieu est pressé, et sa patience n’est là que pour nous donner le temps de l’être nous aussi.

Michel Emmaton, Michel Emmaton, né en 1957, marié, huit enfants. Enseignant dans la Sarthe.

[1] Kérygme, nom donné au message délivré par un héraut (kérux en grec), est devenu un terme technique pour dire le cœur du message chrétien dans sa forme la plus sommaire : “ Jésus-Christ est mort et ressuscité ”.

[2] Cette réflexion est empruntée à l’article de Jean-Yves Lacoste : “ Urgence kérygmatique et délais herméneutiques ”.

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