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Du sacrifice au sacrement : l’enseignement de la lettre aux Hébreux

Pauline Bernon-Bruley
Tu ne voulais ni sacrifice ni offrande,
Alors j’ai dit : Voici, je viens…faire ta volonté. [1]

L’Épître aux Hébreux relie explicitement les rites de l’Ancien Testament à l’entrée dans la Nouvelle Alliance. Mais en déchiffrant dans le mystère pascal un sacrifice de la lignée de la Loi ancienne, notre texte ne fait pourtant qu’insister sur sa radicale nouveauté par rapport aux rites précédents. L’enjeu qu’il pose est celui-ci : comment rétablir enfin l’accès de l’humanité au monde du divin dont elle a été écartée par le péché originel ? C’est en termes d’obéissance au Père que le problème est résolu. En effet, le Christ, par son obéissance, répond à la première désobéissance d’Adam et permet aux hommes d’entrer « dans le repos de Dieu ». L’auteur de l’épître lit le sacrifice du Christ comme l’acte d’obéissance parfaite qui le conduit à la Passion, en témoignage pour la vérité. Il y voit aussi, avec originalité, la résolution des liturgies de l’ancienne alliance.

Riche de l’enseignement du Christ, il confère ainsi au sacrifice comme accès à Dieu son ultime signification. Et cette révolution dans la vision du sacrifice se révèle bien éclairante pour comprendre ce qu’est un sacrement.

Une transformation existentielle

Les sacrifices ont pour rôle le rétablissement de l’accès à Dieu, depuis les premières alliances, celle d’un homme avec Dieu dans le cas d’Abraham, puis celle entre Dieu et son peuple, sur le Sinaï. Destinés à l’expiation et à la communion avec Dieu, ils devaient être renouvelés selon les règles données, notamment dans le Lévitique, par la médiation des prêtres désignés par Dieu dans la descendance d’Aaron. Le texte pointe d’autant plus l’attention sur la puissance effective des sacrifices anciens qu’il était sans doute destiné à une communauté sacerdotale [2]. Pour restaurer la communion avec Dieu, l’expiation et la purification étaient nécessaires. Cependant, l’Écriture résonne des rappels de Dieu, demandant à son peuple de venir au Temple avec un cœur circoncis.

« Que me fait la multitude de vos sacrifices, dit le Seigneur. Les holocaustes de béliers, la graisse des veaux, j’en suis rassasié ; le sang des taureaux, des agneaux et des boucs, je n’en veux plus […]. Cessez de faire le mal, apprenez à faire le bien ».(Is 1-11, 16-17, v. aussi Am 5, 21-24 ou Mi 6, 6-8 ). Jésus rappelle aussi l’oracle d’Osée : « c’est la miséricorde que je veux et non le sacrifice [rituel] ». (Mt 12,7 et Os 6,6) [3]. La réalisation de la promesse de Dieu et l’entrée dans son repos, (telle qu’apparaît finalement la Terre Promise), n’est donc possible que par un sacrifice fait d’un cœur pur et par un autre type d’offrande que des victimes extérieures.

Or la lettre aux Hébreux développe une comparaison rigoureuse entre le Yôm Kippour, fête des expiations, et l’offrande du Christ, comprise comme le sacrifice parfait, digne de Dieu et efficace pour les hommes. Une fois par an, le Grand Prêtre était autorisé à pénétrer dans le Saint des Saints, porteur du sang du taureau sacrifié pour racheter les transgressions – les siennes et celles du peuple – en le versant sur en aspergeant le propitiatoire [4]. Il ne pouvait pas rester longtemps dans cette partie du sanctuaire, sous peine de mourir de la vue de Dieu. Ensuite, il retournait vers le peuple pour lui apporter le pardon des fautes, la fin de leurs tristes effets et la bénédiction du Seigneur. L’oblation de victimes animales en sacrifice pour les péchés, si elle montrait la conscience de ne pouvoir se libérer du péché par ses propres forces, reconnue comme inefficace, avait cependant une efficacité rituelle : elle permettait de participer au culte et devait être régulièrement renouvelée.

Loin donc d’abolir cette prescription de la Loi, il fallait l’accomplir. D’une part, il fallait donc une purification réelle et d’autre part, une offrande efficace. Albert Vanhoye a résumé les enjeux du renouvellement de l’alliance dans cette épître aux Hébreux :

Le culte ancien était rituel, extérieur, conventionnel. Il l’était nécessairement, car, étant pécheurs, les prêtres étaient incapables de réaliser un véritable acte de médiation entre le peuple et Dieu ; ils ne pouvaient en donner qu’une figuration inefficace. Le Christ a remplacé ce culte figuratif par la réalité existentielle de son offrande personnelle, qui a mis ses souffrances et sa mort sous la mouvance de l’Esprit et a introduit son humanité transformée, "rendue parfaite", dans l’intimité céleste de Dieu. Etant un acte d’extrême solidarité avec les hommes, cette offrande leur a, du même coup, ouvert la voie d’une semblable transformation et élévation. Elle a établi une médiation parfaite ». [5]

Seul homme « au cœur pur » et « aux mains innocentes » [6], le Christ pouvait entrer dans le sanctuaire, en étant porteur de nos péchés (Rm 8, 3). « Rendu parfait » par sa souffrance (He 5, 7-9 et 2, 10), le Christ n’avait pas besoin de cette purification, mais il s’y est soumis pour tous les hommes. Seul homme également, et non ange (He 1-2), accomplissant une médiation tant divine qu’humaine pour renouer avec le Père. Ainsi, c’est un homme qui souffre sur la Croix et accepte d’entrer dans l’angoisse humaine : « En offrant des demandes et des supplications, c’est sa faiblesse que le Christ présente à Dieu », tandis que les victimes offertes auparavant l’étaient pour la faiblesse du peuple [7]. La transformation du cœur a alors lieu, au moment où le Christ prie, puisque le respect de son Père le fait entrer dans l’obéissance par amour. Capable d’une obéissance parfaite à la volonté de Dieu, il s’est offert « parce qu’il l’a voulu », victime non passive.

Cette fois, la révolution réside dans le don total de soi, le saut qualitatif de l’extériorité à l’offrande intérieure. Cette intériorisation montre comment il faut une transformation existentielle pour rencontrer Dieu, transformation accordée par Dieu dans le feu de son Esprit. Comme les torches de feu montraient dans la Genèse (Gn 15, 17-18) la consommation du sacrifice par Dieu, cette fois, c’est le feu de l’Esprit qui embrase le Fils (He 9, 14). Le but des sacrifices est donc nouveau, comme le remarque le P. Vanhoye : « changer les dispositions des hommes et non celles de Dieu » [8]. C’est par son propre sang que le Christ vient sauver les hommes : le sang versé sur la Croix ressemble à une expiation juridique (à un rite d’exécration, l’inverse de la consécration), d’où l’audace de l’auteur de la lettre aux Hébreux, qui présente la mort de Jésus comme la liturgie parfaite. Ce sang, signe de la mort violente, recouvre justement ici sa force vitale (Lv 17, 10-14). Le parallélisme typologique avec la liturgie juive oriente la réflexion vers « un sens tout spirituel et moral », comme le montre Joseph Bonsirven, celui de l’offrande de soi [9]. Ce que préfiguraient les sacrifices, le Christ l’accomplit en réalité. En réalité dans son propre corps, puisqu’il donne sa vie, et en réalité, puisqu’il rend le Salut effectif. « De la figure, on passe à la réalité, parce qu’on passe à la fois du terrestre au céleste, de l’extérieur à l’intérieur » [10].

Ainsi le culte devient-il une adoration en vérité, qui accomplit la première loi en la dépassant infiniment. L’opposition entre les prêtres selon l’ordre d’Aaron dont Jésus n’est pas, et le sacerdoce de Melchisédech se comprend dans cette perspective. Prêtre sans généalogie et à la vie sans commencement ni terme, il est assimilé au Christ par l’auteur de la lettre (He, 7, 11 citant le Ps 109). Dans notre prière eucharistique du canon romain, il est vu comme un « signe du sacrifice parfait ». L’unicité de ce « Kippour eschatologique » [11] se comprend par opposition au constant renouvellement des rites anciens : « avec une certaine ironie, Vanhoye note que le seul résultat obtenu par les rites d’expiation était en réalité de "remettre en mémoire les péchés" au lieu de les effacer » (He 10, 3) [12]. Au contraire, le Christ vient réaliser l’annonce de Jérémie, « Telle est l’alliance que je contracterai avec eux après ces jours-là, le Seigneur dit : Je mettrai mes lois dans leur cœur et les graverai dans leur pensée. Ni de leur péché, ni de leurs offenses, je ne me souviendrai plus » (Jr 31-34 et He 8, 12 ainsi que 10, 16). L’auteur souligne la nouveauté radicale de l’alliance établie par le Christ, « grand prêtre des biens à venir » qui s’est offert pour nous, « sans tache à Dieu », « par un Esprit éternel ». (He 9, 11-14)

Ce sacrifice est donc nouveau, dans la mesure où il est offert par un homme innocent, et où l’offrande répond parfaitement à la volonté de Dieu. Purification des péchés et offrande s’appellent donc l’une l’autre dans cet accomplissement. En effet, son efficacité tient à la solidarité du Christ avec les hommes, puisqu’il a versé son sang pour leurs péchés, et à son obéissance parfaite au Père, puisque son offrande était celle d’un cœur ainsi transformé.

Pour toujours et pour tous

Le sacrifice est parfait et efficace dans la mesure où le Christ rouvre pour toujours l’accès au repos de Dieu. La vertu rédemptrice de son sang est acquise par l’éternité de son geste : c’est le Fils éternel qui s’est immolé [13]. Il faut remarquer que le verbe « s’est offert » (He 9, 27) est au présent dans le texte. L’événement unique de la mort s’inscrit dans l’histoire, mais a une signification éternelle. Le Christ intercède pour ses frères dans sa gloire, où il porte toujours les stigmates de la Passion. De même, les sacrements rendus possibles par l’Incarnation participent de cette vertu d’éternité de l’unique sacrifice.

Cette éternité est accordée par Dieu, et son Fils en dispose : le sang est versé d’abord sacramentellement par Jésus lors de la Cène. « Au Cénacle, Jésus n’est pas celui qui accorde la nouvelle alliance ; Dieu est le seul qui puisse concéder une pareille dispensation. Il annonce que l’alliance nouvelle sera scellée demain par sa mort, par l’effusion de son sang, qui n’est répandu à cette heure que sacramentellement dans l’institution de l’eucharistie. Sa médiation se ramène donc à son sacrifice, mais dans lequel il joue donc un double rôle : celui de victime et celui de sacrificateur. A ce dernier titre, il est en quelque mesure celui qui dispose l’alliance, non pas comme son auteur premier, qui ne peut être que Dieu, mais comme un testateur qui distribue les biens qu’il a reçus du Créateur. C’est cette médiation souverainement efficace qui constitue aussi le Christ garant de l’alliance » (He 7, 22) [14]. Pour que nous recevions ce testament, il fallait qu’il s’offrît (He 9, 17).

L’institution du sacrement de l’eucharistie, précédant le don sur la Croix, montre comment le Christ a voulu donner le signe efficace de sa fécondité pour toujours. Et de cette offrande parfaite et efficace peuvent alors découler les grâces de la vie du chrétien. Tous les sacrements prennent source dans le mystère pascal, sont à recentrer sur la vie donnée du Christ. C’est ainsi que l’on peut lire cette vie comme une « oblation permanente » [15], mais dans la mesure où sont distingués l’immolation et la consommation de ce sacrifice. « Il est vrai que les chrétiens participent à l’autel qui est le Christ (He 13, 10), mais au sens eucharistique. La mort acceptée, offerte et subie, l’effusion du sang précède l’entrée au sanctuaire divin. Là le Christ arrivé à la consommation de son sacerdoce, procure aux siens de percevoir les fins de son sacrifice » [16].

Le sang versé est celui de l’alliance, et la tente n’est plus faite de main d’homme, elle est le corps du Christ (He 9, 11). Et le reste de la lettre aux Hébreux montre comment, dans l’espérance d’un Salut définitivement acquis, la dimension de la vie n’est désormais plus la même. On peut donc dire que les chrétiens sont entrés dans une dimension sacramentelle, ayant accès réellement à Dieu (à sa « présence immédiate » [17]) par son Fils, tout en restant ici-bas. Dans ces conditions, si les chrétiens sont effectivement appelés « saints », ce n’est pas parce qu’ils ne pèchent plus, mais parce qu’ils « ont été purifiés dans le sang du Christ » [18].

Il faut remarquer que cette dimension sacramentelle de l’existence du chrétien n’est donc pas un prolongement des actes du Christ ; et plus encore, à la Cène le don du corps (« ceci est mon corps ») et sur la croix l’oblation du Christ ne sont que deux aspects de cette « oblation éternelle et parfaite ». C’est en notre chair que le Dieu fait homme a inscrit le dessein éternel de Dieu : de là provient le réalisme des sacrements. Bérulle a explicité cette portée éternellement salvifique des actes du Christ, qui est entré dans le monde en disant « Tu n’as voulu ni sacrifice ni oblation […] alors j’ai dit : Voici, je viens [ …] pour faire, ô Dieu, ta volonté ». Ingrediens mundum (He, 10, 5), cette formule est longuement glosée dans La Vie de Jésus, ouvrage consacré à l’instant seul de l’Incarnation. Les « états » de la vie du Christ ne sont pas statiques, mais ils sont un mouvement de sanctification, perpétuellement efficace pour nous. Bérulle se livre à des explications très éclairantes sur ce que nous considérons comme ayant valeur sacramentelle dans un texte des Opuscules de piété :

Il faut peser la perpétuité de ces mystères en une certaine sorte : car ils sont passés en certaines circonstances ; et ils durent et sont présents et perpétuels en certaine autre manière. Ils sont passés quant à l’exécution, mais ils sont présents quant à leur vertu, et leur vertu ne passe jamais, ni l’amour ne passera jamais avec lequel ils ont été accomplis. L’esprit, donc l’état, la vertu, le mérite du mystère, est toujours présent. L’esprit de Dieu par lequel ce mystère a été opéré, l’état intérieur du mystère intérieur, l’efficace et la vertu qui rendent ce mystère vif et opérant en nous, cet état et disposition vertueuse, le mérite par lequel il nous a acquis à son Père et a mérité le ciel, la vie et soi-même ; même le goût actuel, la disposition vive par laquelle Jésus a opéré ce mystère est toujours vif, actuel et présent à Jésus. […]. Cela nous oblige à traiter des choses et mystères de Jésus, non comme choses passées et éteintes, mais comme choses vives et présentes, et même éternelles, dont nous avons aussi à recueillir un fruit présent et éternel. [19]

Après l’accomplissement du sacrifice, le Christ ne quitte pas le sanctuaire (comme le grand prêtre d’autrefois) mais il a pris place à la droite du Père (He 10, 2), d’où il intercède éternellement pour nous. C’est pourquoi nous avons reçu le droit (parrhêsia) d’entrer dans le Saint des Saints, en passant par le chemin nouveau (He 10, 19-22) qu’est le Christ. La voie est « rouverte » (He 9, 8), le Christ « purifiera notre conscience des œuvres mortes pour que nous rendions un culte au Dieu vivant » (He 9, 14). Cela est transmissible, parce que le Christ a agi par amour pour chacun de nous, mais aussi dans la mesure où nous avons confiance en ce prêtre souverain.

C’est pourquoi nous pouvons nous approcher de Dieu « avec un cœur sincère, dans la plénitude de la foi » (He 10, 19), puisque nous sommes précédés du Christ. En effet, il a partagé notre « sang » et notre « chair », et de ce fait « a lui-même souffert par l’épreuve », il est donc « capable de venir en aide à ceux qui sont éprouvés » (He 2, 18, également 4, 15). La médiation du Christ ne consiste pas en un rôle d’intermédiaire neutre, il cherche à « couvrir tout l’espace qui s’étend depuis le fond de la misère humaine jusqu’à la cime de la sainteté de Dieu » [20]. L’union des natures humaine et divine en Jésus permet la récapitulation de l’humanité et son introduction dans le sanctuaire divin. Dans ce sens, les sacrements procèdent de ce qui s’est passé en Lui, de cette divinisation de l’humanité.

L’Incarnation est le don fait à ceux qui souffrent et ne peuvent retrouver le Père : le sens de la mission du Christ apparaît totalement dans son don sur la Croix et dans sa Résurrection. C’est bien par solidarité envers les hommes qu’il est venu et s’est offert, ainsi le sacrifice ne se comprend-il pas hors de cette dimension amoureuse. Contrairement aux grands prêtres, tirés du peuple et séparés de lui, le Christ s’assimile à ses frères (He 2, 9). Il restaure la communion avec eux. De la sorte apparaît ainsi la signification première de la séparation des prêtres : comme préfiguration de l’élection de tous, ils annonçaient la réalisation d’une relation parfaite avec Dieu. La gloire du Christ est essentiellement liée à sa solidarité envers ses frères. C’est parce qu’il a accepté leur condition jusqu’à en mourir qu’il est entré dans le repos de Dieu : « ce fils qui soutient l’univers par sa parole puissante, ayant accompli la purification des péchés, s’est assis à la droite de la Majesté dans les hauteurs » (He 1, 5).

Il n’est pas, dès lors, de sacrement sans communion avec son Corps, puisque le mystère d’efficacité repose sur l’amour absolu qu’il a porté aux hommes. De même qu’il a obéi par amour à son Père, il est « devenu pour tous ceux qui lui obéissent principe de salut éternel », non plus seulement pour les sujets de la Loi première, mais, grand prêtre selon l’ordre de Melchisédech, pour tous les hommes (He 5, 10). C’est pourquoi « étant les moyens du salut, les sacrements doivent être compris comme des instruments d’unité. Réalisant, rétablissant ou renforçant l’union de l’homme au Christ, ils réalisent, rétablissent ou renforcent par là même son union à la communauté chrétienne » [21]. A travers ces signes réels, visibles, efficaces, le Christ dans l’Église continue d’opérer notre Salut aujourd’hui.

Accomplissement éternel de l’ancienne alliance, la Nouvelle alliance se dispense par les sacrements dès ici-bas et pour le Royaume de Dieu. En eux, le Christ rend son Père réellement présent, parce que Lui-même s’y donne. Sa présence, non symbolique ni figurative, y est réelle, ainsi nommée « non à titre exclusif, comme si les autres présences n’étaient pas "réelles", mais par antonomase parce qu’elle est substantielle, et que par elle le Christ, Homme-Dieu, se rend présent tout entier » [22]. Cette réalité de la présence du Christ dans l’eucharistie, source et sommet des autres sacrements, est essentielle à la définition du sacrement par rapport aux rites et aux sacrifices renouvelés avant la venue du Christ en notre chair.

Pauline Bernon-Bruley, née en 1976, mariée. A soutenu en 2005 une thèse de Lettres sur la rhétorique et le style de la prose chez C. Péguy.

[1] Ps 39, 7-9, d’après He 10, 5, c’est ce que « le Christ a dit en entrant dans le monde ».

[2] V. Louis Bouyer, Histoire de la spiritualité chrétienne, I, La Spiritualité du Nouveau Testament et des Pères, Aubier, 1966, p. 184, et sa référence à Jean Daniélou, Les Manuscrits de la Mer Morte et les origines du christianisme.

[3] Pour la mise en perspective de l’enseignement du Christ sur les sacrifices rituels, v. Albert Vanhoye, La Lettre aux Hébreux. Jésus-Christ, médiateur d’une nouvelle alliance, Desclée, Paris, 2002, p. 18-19. La suite de cette présentation est largement redevable à ce livre.

[4] Le propitiatoire (en hébreu Kappôrét) était une sorte de plateau d’or placé sur cette sorte de coffre qu’était l’arche d’alliance. Les chérubins, génies à forme mi-animale et mi-humaine, étaient fixés sur le propitiatoire et se faisaient face. C’est dans l’espace (vide) compris entre les chérubins et le propitiatoire que la présence divine est censée se manifester, notamment à Moïse (cf .Ex 25, Lv 16). Au grand jour de l’expiation (Yôm Kippour), c’est cet espace qui est rempli de fumée par l’encensement du Grand Prêtre, avant d’être aspergé sept fois du sang du taureau (cf. Lv 16).

[5] Albert Vanhoye, op. cit., p. 155.

[6] Ps 24, 4.

[7] Albert Vanhoye, op. cit., p. 99.

[8] Albert Vanhoye, op. cit., p. 147.

[9] Saint Paul, Épître aux Hébreux, Beauchesne, « Verbum salutis », XII, 1943, p. 50. Ce commentaire attribue la rédaction de la lettre à un auteur inspiré des écrits de Paul, mais qui écrit dans un style qui lui est propre, d’ailleurs, l’épître est centrée sur un thème qui ne se rencontre pas dans les épîtres pauliniennes.

[10] Louis Bouyer, op. cit., p. 190.

[11] Dictionnaire critique de théologie, article « sacrifice », sur le Nouveau Testament (par Christian Grappe).

[12] Albert Vanhoye, op. cit., p. 196.

[13] Joseph Bonsirven, op. cit., p. 390. A propos de la purification intérieure, donc des consciences grâce à celle du Christ, l’auteur note également : « C’est là l’intervention de la divinité, valorisant infiniment les opérations humaines. Le Fils de Dieu, fait homme, donne une portée éternelle à ses actions qui sont celles d’une personne divine » (p. 59 / He 9, 14).

[14] Id., p. 399.

[15] Cardinal de Bérulle, Discours sur l’état et les grandeurs de Jésus, XI, 4, cité par Joseph Bonsirven, op. cit., p. 53.

[16] Ici, Joseph Bonsirven, op. cit., p. 62, renvoie à la Somme théologique, IIIa q. 22.

[17] Louis Bouyer, op. cit., p. 192.

[18] Joseph Bonsirven, op. cit., p. 432-433.

[19] Opuscules de piété, [1644], éditions Jérôme Millon, 1997, « De la perpétuité des mystères de Jésus Christ ». La Vie de Jésus [1626, œuvre posthume], éditions du Cerf, 1989.

[20] Albert Vanhoye, op. cit., p. 84.

[21] Henri de Lubac, Catholicisme, Le Cerf, 1983, p. 59.

[22] Mysterium fidei, Jean-Paul II cite ces mots de Paul VI dans son encyclique L’Église vit de l’Eucharistie, 2003, p. 19.

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