Rechercher

Éléments biographiques

MAXIME CHARLES est né le 26 mai 1908 à Ribérac (Dordogne). Études secondaires au Petit Séminaire de Paris (Conflans).

Études supérieures à la Sorbonne, et aux Facultés de Philosophie et Théologie de l’Institut Catholique de Paris.

Ordonné prêtre en 1935.

Nommé vicaire à Malakoff (banlieue Sud de Paris), l’abbé Charles y est chargé de toute la jeunesse, masculine et féminine. Il anime les mouvements d’Action Catholique spécialisée et se consacre au scoutisme.

Mobilisé en 1939, il fait la guerre comme officier d’intendance d’une division d’infanterie.

Prisonnier, puis évadé en 1940.

Aumônier des Chantiers de Jeunesse jusqu’à la suppression de ceux-ci par les Allemands en 1944. Il s’y attache surtout à la formation des cadres et multiplie les conférences et les grandes célébrations.

Nommé vicaire à Saint-Étienne du Mont et aumônier des étudiants de la Faculté des Lettres de la Sorbonne en 1944.

Aumônier des étudiants de la Faculté des Sciences et de l’École Normale Supérieure en 1945. S’y ajoutent bientôt les aumôneries de l’École des Chartes, de l’École des Langues Orientales, de l’École du Louvre, de l’École Spéciale d’Architecture et de l’Institut National d’Orientation Professionnelle.

Le P. Charles fonde alors le Centre Richelieu, qui regroupe toutes les organisations catholiques de la Sorbonne et de l’Université de Paris. Il y demeure quinze ans, et fonde deux publications : Tala-Sorbonne (devenu Paraboles) et Résurrection. Il donne un essor particulier au pèlerinage de Chartres, qui finira par rassembler 10 000 étudiants de la Sorbonne, plus 8 000 autres appartenant à d’autres écoles et facultés. Son action régulière auprès des étudiants comporte des cours de théologie donnés par ses adjoints et lui-même, ainsi que par des théologiens de renom. Il multiplie les réunions de prière, les retraites et les récollections, et aussi les grands rassemblements (Vel d’Hiv, Mutualité ou Pleyel, montées à Montmartre). Il s’attache également à donner le goût des liturgies eucharistiques très fréquentes. Il organise des pèlerinages lointains (Italie, Espagne, Terre Sainte).

Il insiste sur la différenciation des responsables (missionnaires) et sur leur formation spirituelle, théologique et apostolique. Il s’efforce de freiner une politisation excessive des étudiants catholiques et de les orienter plutôt vers l’évangélisation de masse au profit de leurs camarades qui deviennent de plus en plus nombreux.

Nommé chanoine honoraire de Notre-Dame de Paris en 1955.

En 1959, nommé recteur de la basilique de Montmartre. Il s’attache immédiatement à y rénover le culte au Cœur du Christ selon les intuitions de l’« École française » de spiritualité du XVIIème siècle et promeut l’oraison silencieuse pour l’adoration eucharistique. En raison de l’afflux des jeunes, il ajoute aux deux anciennes organisations d’hommes et de femmes de l’Archiconfrérie du Sacré-Cœur les mouvements des Foyers adorateurs, des équipes Saint-Jean (pour jeunes célibataires), Saint-Paul et Résurrection (regroupant des étudiants). Des organisations pour les élèves des lycées et collèges et même pour les enfants-adorateurs sont créées et développées. Dans les années soixante, Mgr Charles applique tout de suite la réforme liturgique, en cherchant à garder aux célébrations toute leur beauté, grâce surtout à une Maîtrise de jeunes chanteurs entièrement scolarisés à la basilique. Pour le reste, il s’inspire des mêmes méthodes qu’au Centre Richelieu : vulgarisation théologique (cours ouverts à tous), prière et apostolat, soit auprès des chrétiens, soit vers les non-chrétiens (sur le parvis de Montmartre et square Willette, grâce à des équipes d’accueil et de dialogue). Les pèlerinages lointains continuent (Terre Sainte) ou reprennent (Italie, Espagne), ou innovent par des voyages sur les pas de saint Paul, de même que les grands rassemblements (montée des jeunes de Notre-Dame au Sacré-Cœur, soirée du Mercredi des Cendres, chemin de croix du Vendredi Saint du bas en haut de la butte Montmartre, pèlerinage à Chartres, conférences à la Mutualité, salle Pleyel ou au Palais des Congrès, etc.) La revue Résurrection est relancée, et le périodique Montmartre est renouvelé et publié plus fréquemment sous le titre Montmartre-Orientations. Plusieurs ouvrages sont publiés pendant cette période, à son instigation (Cf. Bibliographie). Les principaux sont le Guide de Terre Sainte (1980), Cent points chauds de l’histoire de l’Église (1982), Chrétien, quelle est ta foi ? (1986).

Nommé Prélat d’honneur de Sa Sainteté en 1960.

Directeur des pèlerinages diocésains, puis interdiocésains, à Lourdes, de 1959 à 1969.

Président de l’Association des recteurs de sanctuaires de 1959 à 1970.

Accueil du Pape Jean-Paul II, en 1980, qui a tenu à faire cette visite à Montmartre.

De 1981 à 1985, par cooptation, il est associé aux activités mensuelles de responsables pastoraux de Paris réunis dans la Conférence Vianney.

Membre élu du Conseil presbytéral de Paris depuis sa fondation jusqu’en 1982.

1985 est une année riche en événements pour Mgr Charles. Nommé chanoine honoraire du Saint Sépulcre de Jérusalem, fait chevalier de la Légion d’Honneur, il reçoit en outre la Croix d’or des pèlerins de Terre Sainte. En vue de son jubilé, cinquante ans de sacerdoce (1935-1985), il prépare, en accord avec l’archevêque de Paris, le cardinal Lustiger, son départ de la basilique de Montmartre pour le printemps 1985. Il laisse ainsi le soin à son successeur, le P. de Vorges, de célébrer le centenaire de l’Adoration. L’archevêché lui propose un logement sur la paroisse Sainte-Jeanne de Chantal et fixe son lieu d’inhumation au Sacré-Cœur dans un des caveaux, ce qui fut pour lui une réjouissance et une fierté dès son départ à la retraite.

Celle-ci n’est pas inactive. Le P. Armogathe, curé de Saint-Pierre de Chaillot, l’accueille pendant cinq ans et le P. Charles célèbre la messe du dimanche au Centre Chaillot-Galliéra dans un oratoire, pour une petite communauté qui suit ainsi sa prédication publique.

De 1985 à 1987, il donne des conférences à Radio Notre-Dame, en cinquante instructions qui sont disponibles sur cassettes.

Quotidiennement, jusqu’en juin 1993, il reçoit et donne des conseils spirituels auprès de jeunes et d’anciens pour les orienter dans leur vocation laïque, religieuse ou sacerdotale.

Atteint par les maladies de Paget et de Parkinson, ses forces diminuent mais sa conscience reste vive. Il quitte Paris pour l’été et meurt dans la paix à Saint-Raphaël, le 29 août 1993, après trois jours d’alitement.

Réalisation : spyrit.net