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Il n’est pas ici, il est ressuscité. (Benoît XVI)

Cerf, Paris, 2006, 67p.
Jacques-Hubert Sautel

Il n’est pas ici, Il est ressuscité,

Benoît XVI, Paris, Cerf, 2006, 67 p., 5 €.

Ce petit volume rassemble les homélies et discours de la première Semaine Sainte prêchée par notre Pape, donc en 2006. Un an après, il n’a rien perdu de son actualité et permet de revivre les jours saints dans un double sillage : celui de l’agonie de Jean-Paul II, survenue pendant la vigile du 2e dimanche de Pâques (la Divine miséricorde), et celui de la mort et de la résurrection de notre unique Maître et Sauveur.

Benoît XVI nous appelle à vivre ainsi dans un double climat de tendre attention à l’humanité de Jésus et de profonde méditation théologique sur l’événement de la Résurrection. Dans la courte méditation du Vendredi Saint, nous pouvons lire : « La Via Crucis est la voie de la miséricorde, et de la miséricorde qui pose une limite au mal : c’est ce que nous avons appris du pape Jean-Paul II » (p. 44), et dans l’homélie de la Vigile pascale : « La résurrection du Christ (…) est – si nous pouvons pour une fois utiliser le langage de l’évolution – la plus grande mutation, le saut absolument décisif dans une dimension totalement nouvelle qui soit jamais advenue dans la longue histoire de la vie et de ses développements : un saut d’un ordre complètement nouveau, qui nous concerne et concerne toute l’histoire » (p. 50).

On peut citer encore le long développement sur la métaphore de « la main » (p. 28-32), qui anime la belle méditation sur le Jeudi Saint (homélie de la messe chrismale, célébrée en Italie le matin de ce jour). Cet organe de notre corps y apparaît à la fois comme l’instrument de la puissance divine qui saisit le prêtre dans l’ordination (rites de l’imposition des mains et de l’onction des mains), et le signe de la solidarité aimante du Seigneur vis-à-vis de ceux qu’il envoie : « Fixons à nouveau notre regard vers Lui et tendons les mains vers Lui. Laissons nous prendre par sa main et nous ne coulerons pas, mais nous servirons la vie, qui est plus forte que la mort, et l’amour qui est plus fort que la haine. (…) L’une de mes prières préférées est la prière que la liturgie pose sur nos lèvres avant la communion : ‘Ne permets pas que je sois séparé de Toi…’. Nous demandons de ne jamais tomber hors de la communion avec son corps, avec le Christ lui-même, de ne jamais tomber en dehors du mystère eucharistique » (p. 30).

On le voit, ces pages nous livrent des réflexions qui sont plus que des formules et invitent à redécouvrir ces liturgies d’un œil neuf, à pénétrer plus avant dans ces mystères nourriciers de l’existence chrétienne. Qu’une telle lecture, aisée et accessible à tous, nous garde unis au Saint-Père et nous rende toujours plus amoureux du Seigneur Jésus.

Jacques-Hubert Sautel, Né en 1954, oblat séculier de l’abbaye Saint-Pierre de Solesmes. Travaille au CNRS sur les manuscrits grecs (Institut de Recherche et d’Histoire des Textes).

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