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L’aube des traducteurs. De l’hébreu au grec : traducteurs et lecteurs de la Bible des Septante (IIIe s. av. J.-C. – IVe s. apr. J.-C.). (Alexis Léonas)

Paris, Cerf, « Initiations bibliques », 2007, 232 p.
Jean Lédion

Compte-tenu de l’intitulé de la collection (Initiations bibliques), on pourrait s’attendre à trouver dans ce livre les éléments de base sur ce qui est indiqué dans le titre, à savoir la naissance des traductions, en grec, de la Bible « hébraïque », notamment de cette traduction que la légende avait attribuée à soixante-dix « vieillards » (c’est-à-dire sages) sous le règne du Pharaon Ptolémée Philadelphe.

Le lecteur, alléché, doit se rendre à l’évidence : l’initiation n’est lisible que par quelqu’un qui a déjà de bonnes notions sur le sujet et qui ne se formalisera pas de trouver des mots écrits directement en hébreu dans le texte !

Mais les surprises du lecteur ne s’arrêtent pas là. Après un chapitre de type historique intitulé « la Septante entre légende et histoire » qui concerne pleinement le sujet, la suite du livre, où l’auteur veut montrer qu’il a de l’érudition et une grande culture littéraire, va traiter de nombreuses questions théoriques sur l’opération même de traduction, sur les traducteurs de l’Antiquité, sur les alphabets en usage à ces époques, etc. Quant à la Septante il n’en est pratiquement plus question, sinon en passant, à l’occasion d’un point particulier.

Les derniers chapitres sont consacrés à des questions de linguistique et de sémantique ou sur la manière dont lisaient les lecteurs, ce qui nous éloigne quelque peu de la question qu’on aimerait voir abordée : comment s’y sont pris les traducteurs de la Bible pour faire passer une révélation exprimée dans une culture sémitique dans l’univers de la culture grecque ? De même comment expliquer les variantes importantes qui existent entre le texte hébreu et la traduction grecque ? Même avec une lecture attentive, on ne trouve pas grand-chose là-dessus.

Ce livre semble être l’édition d’un travail de thèse de lettres, dans lequel prime (et c’est normal pour ce genre de travail) l’aspect littéraire et linguistique. Ce n’est pas dans ce genre d’ouvrage que l’on trouvera une initiation à la Bible d’Alexandrie.

Jean Lédion, marié, trois enfants. Diplôme d’ingénieur, docteur d’État ès Sciences Physiques. Enseignant dans une école d’ingénieurs à Paris.

Réalisation : spyrit.net