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Le Verbe a souffert

Bruno de La Fortelle
« Ses souffrances sont des miracles. » (Théodote d’Ancyre)
« Où est celui qui divise le Christ ? Où est celui qui a donné à notre mystère un sens équivoque et parle d’un seul Christ tout en en posant deux, l’un esclave, l’autre maître, l’un souffrant, l’autre non souffrant ? Quel est l’avantage d’une seule dénomination si l’on pose deux réalités ? » [1]

Ceci est écrit par Théodote d’Ancyre, dans un sermon contre Nestorius prononcé au concile d’Ephèse, qui s’est tenu en 430. Le Christ est l’union de la nature divine et de la nature humaine dans une seule personne ; comme c’est le propre de l’union, les deux natures existent en elle sans perdre ce qui les constitue. Pourtant, leur unité ne serait pas réelle si les propriétés de l’une ne devenaient vraies de l’autre. « On dit que le Fils de Dieu est mort, à cause de cette nature qui pouvait recevoir la mort ; et il est appelé le fils de l’homme, celui que l’on prêche, comme devant venir dans la gloire de Dieu le Père avec les saints anges » (Origène, De Principiis II, 6,3) Le fait que le Verbe se soit fait chair interdit de présenter la Passion comme un moment dont les répercussions sont différentes sur les diverses « parties » du Christ, comme si son être avait plusieurs étages : le Verbe est totalement engagé dans la Passion, il a été mis en croix et il a été déposé au tombeau par Joseph et Nicodème. Néanmoins, on ne peut pas soutenir qu’il ait perdu la béatitude, ou que sa nature ait pu être atteinte par aucune blessure. Ce serait introduire du changement en Dieu, et dissoudre sa nature en mettant en elle les traces du péché. Comment la blessure faite à la nature de l’Infiniment Bon ne serait-elle pas infinie ? On assisterait à une sorte de suicide du Fils de Dieu, à la perte absurde de Dieu, qu’aucune dialectique ne saurait rattraper.

Sur ce miracle, notre raison n’a pas de prise. Livrée à elle-même, elle n’y perçoit qu’une contradiction. Mais on peut montrer que la souffrance du Verbe nous donne le salut, et donc qu’elle accomplit la volonté divine. Par cette puissance qu’elle a, elle est bien différente de la souffrance des hommes, toujours enfermante, inutile. Car si la souffrance est contraire à la nature divine, le choix de porter la souffrance ne l’est pas. Lorsque l’on parle de la souffrance du Verbe, il est capital de comprendre que l’on désigne le mouvement par lequel le Verbe s’abaisse pour endurer la peine. C’est en effet ce mouvement qui est éternel, et non un état douloureux, et qui fait de la souffrance du Verbe une réalité insaisissable aux hommes. Dans cet acte, le Fils montre son complet abandon au Père, dans la communion de leur volonté. L’acte du Fils qui accepte la mort parce qu’elle est devenue le destin des hommes est beau et bon, digne de Dieu. L’assomption de la souffrance par Dieu nous enseigne sans doute un sens beaucoup plus profond de l’impassibilité divine, sans rien de commun avec l’idée marmoréenne que nous associons au mot impassible.

La douleur du Verbe est un mystère d’union, comme l’enseigne Théodote d’Ancyre, dont quelques extraits des sermons prononcés au concile d’Ephèse formeront le cœur de notre propos. Après avoir montré que la douleur unique du Fils donne à l’homme le salut, on tentera de préciser comment Jésus introduit l’homme racheté dans la vie de la Trinité : pour accomplir la volonté de Dieu, il faut que la souffrance de Jésus soit pleinement humaine, et à la fois portée par le Verbe, sans rien ôter à sa divinité.

Le Fils de Dieu a souffert pour notre salut

L’Incarnation relève de l’économie : elle n’est pas nécessaire à Dieu lui-même, mais au salut des hommes. Elle ne modifie pas la nature de Dieu, pas plus qu’elle n’introduit de nouveauté en lui ou dans sa volonté. Les hommes ne peuvent pas connaître Dieu sans l’Incarnation - ou sans ses figures pour le peuple de l’ancienne alliance - mais celui que révèle cet événement est le Dieu éternel et immuable. Théodote décrit ainsi ce mystère :

Il est resté Dieu de par sa nature, il est devenu ce que tu es par sa philanthropie pour toi. (…) Il est descendu vers toi, non pour rester en bas, mais pour t’emmener vers lui. (…) La nature divine n’a pas été outragée, mais la grâce t’accorde ses bienfaits (…). Il a assumé ta condition parce que toi, tu avais abandonné sa condition. Ma nonchalance fera-t-elle subir à Dieu la perte de sa plus belle possession, l’homme ? [2]

Le Verbe assume la nature déchue. Encore l’expression semble-t-elle faible au regard de celle de Théodote : Il est devenu ce que tu es. Ces mots désignent à la fois notre nature d’hommes et notre condition de pécheurs, car ni la mortalité ni la béatitude n’appartiennent en propre à la nature humaine, au moment où Dieu la tire du néant. Dieu a créé l’homme pour l’unir à lui dans la béatitude, mais à cause de notre péché, son plan doit tenir compte de la souffrance et de la mort. Après la chute, Dieu s’unit à l’homme dans la mort. L’essentiel est de bien voir que le Fils a souffert seulement par amour des hommes, comme le dit la notion grecque de philanthropie. Nous n’aurons pas la vie si nous ne comprenons pas ce fait.

Dieu porte en lui de toute éternité le dessein créateur, qui est un dessein d’union : il a assumé ta condition parce que tu avais abandonné sa condition. L’Incarnation est à la fois un mouvement de descente et d’ascension, du Verbe et de l’homme, indissociables comme sont indissociables les deux natures. Lorsque Dieu descend dans la condition humaine, l’homme est exalté. Dieu ne perd pas son honneur dans cette descente jusqu’à la mort : le Verbe ne s’est pas fait chair pour rester en bas. La nature divine n’a pas été outragée. Au contraire, la volonté de Dieu s’accomplit par le plan du salut, et son honneur resplendit dans l’enfant de la crèche comme plus tard dans le crucifié. Le Fils de Dieu est glorifié par son obéissance : la souffrance et la gloire s’opposent comme deux moments de l’histoire du salut, bien distincts dans le temps humain, mais confondues en un même jaillissement d’amour dans la vie éternelle.

Théodote exprime magnifiquement ce miracle :

Comme il voulait supprimer le pâtir par un pâtir, abolir la mort par la mort, vaincre le semblable par le semblable, il s’approprie la croix, il se rend propre la gifle, il fait sien le lien, pour que le pâtir, étant le pâtir d’un Dieu, reçoive de l’autorité contre le pâtir.(…)La mort, comme étant devenue mort d’un Dieu, abolit la mort, et Dieu étant mort brisa la tyrannie de la mort, puisqu’il était à la fois Dieu et homme. [3]

Le Verbe impassible ?

Nous voyons bien la beauté de l’acte de ce Dieu qui ne veut rien nous donner d’autre que lui-même. Mais notre intelligence proteste. Comment le Verbe a-t-il souffert en restant impassible ? En premier lieu, il faut rappeler que les noms divins se corrigent l’un l’autre, car aucun n’est suffisant pour exprimer la nature divine : elle les dépasse tous. Théodote, dans le second de ses trois sermons lus à Éphèse, explique que le nom de Fils, qui sous-entend la passibilité, est corrigé par celui de Parole, qui affirme l’impassibilité. Cependant le Christ est pleinement Fils, et modèle de toute filiation. D’autre part, la nature divine ne connaît aucune limite, elle ne saurait être arrêtée par une incompatibilité avec la nature humaine. Aussi la dit-on surnaturelle. L’Incarnation est un miracle. Crois que cela a eu lieu, et laisse à l’auteur de la chose d’en connaître le mode [4] écrit Théodote dans une autre des trois homélies. Il y prend l’image du médecin dont on ne demande pas les procédés. Il ne s’agit pas d’un refus de penser l’Incarnation, mais d’une admiration devant la nature divine, qui dépasse toute pensée.

La souffrance et la mort du Verbe attestent la réalité de l’Incarnation. Loin de renoncer à utiliser des mots, Théodote précise un peu plus loin dans le même sermon comment il faut comprendre ce miracle :

S’il n’a pas subi la condition humaine, comment s’est il anéanti ? Quand je dis que Dieu a subi, je le dis en maintenant que la nature divine est impassible : car ce qui a attaché la passibilité à Dieu, ce n’est pas une nature passible, mais l’union avec la nature passible. (…) C’est en unissant à lui-même la faculté de pâtir qu’il a réalisé son plan. C’est ainsi que le Seigneur est advenu, c’est ainsi qu’il a été auprès du fugitif, paraissant comme un compagnon d’esclavage et accordant ses bienfaits comme maître, montrant la forme d’esclave et gratifiant de la grâce du maître, ayant faim comme esclave et faisant jaillir les pains comme Dieu, peinant comme homme et marchant sur le dos de la mer comme Dieu, reculant devant la croix comme homme : car, par ses défaillances, il rendait croyable son aspect visible, et par ses miracles, il montrait le Dieu caché. Ainsi, apparu comme homme, il nous amena tous à sa familiarité. Il nous donne comme docteur Jean(…) qui en un seul verset a résumé toute la piété : car « le Verbe, dit-il, est devenu chair. » Celui qui est devenu chair, il est par sa nature, il est devenu chair à cause de l’économie. [5]

Le mystère que Théodote invite à contempler est celui du don de Dieu. Dieu nous offre l’union à lui, même après notre déchéance, et cette union nous est rendue possible parce qu’elle est réalisée dans la personne du Christ, par delà le péché qu’il a porté. Ce qui a attaché la passibilité à Dieu, ce n’est pas une nature passible, mais l’union avec la nature passible. La clef de la compréhension du mystère de la souffrance du Fils éternel est dans cette phrase. Pour Théodote, il n’y aurait aucun sens à envisager ce fait absolument en Dieu, en dehors du rapport qu’il crée avec l’homme. Nous ne sommes pas des créatures autonomes, qui auraient à choisir ou refuser comme un objet extérieur à elles un Dieu qu’elles ont contraint à subir la blessure que lui inflige le péché. Par sa souffrance, librement choisie en accord avec le Père, le Fils est déjà en notre cœur. Il ne nous appelle de nulle part ailleurs que de notre intimité la plus profonde, et nous ne pourrions le recevoir s’il n’avait accepté les marques de notre condition actuelle.

L’humanité parfaite de Jésus,
fruit de l’union des deux natures

Comme l’écrit Théodote, le Verbe n’aurait pas souffert s’il ne s’était fait homme. Il n’a pas souffert en sa nature divine, mais en l’humanité, devenue sienne par l’union. Ainsi ses souffrances ne sont-elles à chercher nulle part ailleurs que dans l’humanité de Jésus. Mais elles sont bien celles de la seconde personne de la Trinité, elle n’auraient pas été telles si elles n’avaient été celles du Fils de Dieu. Non qu’elles aient une autre nature que les nôtres : l’Incarnation serait manquée. Mais elles sont portées par le seul homme dont l’intimité avec Dieu ait été sans faille ; cet homme, qui l’est au plein sens du mot homme, est l’expression de Dieu. Loin d’être l’irruption d’une manière non humaine de supporter l’angoisse et la peine, la passion de Jésus fait l’unité des diverses attitudes des hommes devant la souffrance et la mort, qu’on croirait facilement inconciliables. La paralysie intérieure de celui qui a peur et le courage du héros, la révolte et la résignation sont également tirés vers le modèle du Christ souffrant, qui a tout connu de la crainte et du désir profonds de l’être humain, parce que sa divinité fait de lui l’homme parfait. Il est pour nous totalement vain de méditer sur les souffrances du Verbe comme si elles étaient autres que celles de l’homme. Nous devons au contraire contempler celles de l’homme Jésus, qui sont divines, parce qu’elles montrent l’amour de Dieu. La merveille de la nature humaine est d’être plus elle-même que jamais lorsqu’elle est unie à Dieu.

Comme le don est au cœur de la nature de Dieu, il est au cœur de l’être de Jésus. Le Verbe s’est totalement donné dans l’homme Jésus, qui seul a pu le recevoir. Ce don est total lors de la passion, où le Verbe consent à assumer toute la contradiction du péché ; et la réponse de l’homme Jésus n’a jamais été aussi forte. Il accepte que la volonté de Dieu soit faite ; il accepte de recevoir en son humanité la souffrance due au rejet de Dieu par les hommes. Ainsi l’unité est-elle rétablie. L’Incarnation, et donc la mort de Jésus, sont la manifestation du lien d’amour entre le Père et le Fils dans la Trinité. Le Père ne cesse de donner la vie au Fils, et le Fils répond à l’amour du Père en lui abandonnant tout ce qu’il est. De cette réponse, l’amour de l’homme Jésus, jusqu’à donner sa vie, est le gage. Le mouvement par lequel Jésus accepte la souffrance nous manifeste que le Verbe a consenti à souffrir ; et ce consentement du Fils nous révèle la nature de Dieu.

Jésus « recule devant la croix comme homme » afin de « rendre croyable son aspect visible ». L’agonie de Jésus au jardin des Oliviers montre la profondeur de l’union des deux natures. L’homme à qui Dieu propose son alliance est un « fugitif » dont le Fils devient le « compagnon d’esclavage » ; aussi l’homme parfait n’est-il pas un homme qui n’aurait pas en lui les marques du péché, par le miracle d’une élection divine, mais il est celui qui supporte les conséquences du péché jusqu’au bout, et qui seul le peut parce qu’il est uni à la nature divine. La perfection du Fils manifestée dans l’Incarnation n’est pas dans des pouvoirs extraordinaires, dans des qualités outrepassant la nature humaine, mais dans son lien au Père, dans l’obéissance et la confiance absolues. Nous sommes sauvés parce que le Verbe n’a pas refusé de souffrir et de mourir : et ainsi, l’homme Jésus, l’homme divin, a pu porter lui aussi le péché du monde, et nous en rendre capables à sa suite, selon la mesure de chacun d’entre nous. Ses souffrances sont des miracles.

Le salut donné par l’être de Jésus,
dans l’Incarnation et dans la Passion

La nature divine dépasse l’idée de nature, pour être capable de donner son être à une autre nature dans l’union, en l’assumant et en assumant sa condition, de la naissance à la mort. Jésus est le Sauveur, non seulement par ce qu’il fait, mais par ce qu’il est, à chaque moment de sa vie terrestre. Ainsi peut-on dire que l’Incarnation est rédemptrice.

La passion, outre le fait qu’elle est une expérience unique dans la vie de Jésus, est un moment privilégié où se révèle un aspect éternel de l’identité de Jésus, avec une profondeur particulière. Théodote insiste sur le point capital que chaque acte de Jésus se veut une révélation de ce qu’il est lui-même. Mieux vaut donc ne pas distinguer l’Incarnation et la Passion comme deux moments de la vie de Jésus, ou encore comme deux réalités d’ordre différent. L’Incarnation est un mouvement dans lequel s’inscrit l’abaissement extrême de la Passion. Jésus est venu rejoindre les hommes dans leur condition. L’aurait-il fait s’il avait été un prince mort dans la paix, adoré par ses sujets ? N’aurait-il pas été un homme « béni des dieux », échappant au lot commun, séparé des autres hommes par une faveur bien différente de celle des prophètes et de David ? La Passion, au contraire, est l’aboutissement de l’Incarnation, si celle-ci est bien un geste de miséricorde de la part de Dieu.

Il y a un devenir dans l’Incarnation, sans que la personne de Jésus cesse d’être immuable et éternelle. Mais ce devenir est pétri d’éternité. Rappelons que l’éternité n’est pas le contraire inconciliable du temps, mais qu’elle est au-delà de toute dimension, insaisissable pour l’esprit humain, comme les autres réalités divines. La croix s’inscrit dans ce devenir, elle est l’un des moments où se joue la réalité de l’Incarnation, puisque le Christ y connaît l’abandon du pécheur et qu’il meurt. Ainsi peut-on dire que l’Incarnation est rédemptrice, même si ce n’est pas l’enfant de la crèche qui a vaincu le monde, et si le prédicateur des Béatitudes n’a pas encore goûté la mort.

Le salut n’est pas le rétablissement d’une nature autonome dans ses prérogatives anciennes, mais l’union des libertés de Dieu et de l’homme, rendue possible parce que Dieu parcourt la distance entre l’homme coupé de lui et sa béatitude.

Théodote dit, dans la troisième de ces homélies :

L’union des deux natures attache à chaque nature les propriétés de l’autre. C’est pourquoi donc, étant Dieu, il est devenu homme pour que l’homme devînt un dieu, élevé par cette conjonction à la gloire divine, en sorte qu’un seul et le même soit divinement glorifié et subissant le pâtir de l’homme. [6]

Si l’homme Jésus a été divinisé , c’est pour que nous le soyons à notre tour.

Le Verbe a souffert en l’homme Jésus pour que nous connaissions qui il est. Nous ne concevrons pas ce miracle. Mais nous pouvons constater qu’il est en tous points conforme à la volonté et à la nature de Dieu, qui est au dessus de toute nature. Ce miracle nous ouvre une méditation d’une richesse illimitée sur l’humanité de Jésus, qui seule peut nous faire connaître sa divinité et sa personne. L’anéantissement surnaturel du Fils est l’exaltation de sa réponse à l’amour du Père. Le don du Fils à l’homme Jésus est le don de Dieu à l’humanité.

La croix exprime toutes les dimensions de ce don, placé au centre de la Trinité, de la personne de Jésus et de la communion des saints. En s’incarnant, le Fils donne aux hommes de s’unir à la nature divine qu’il a en commun avec le Père et l’Esprit. Il accomplit la volonté du Père, en toute conformité avec l’être qu’il a reçu de lui. Sans doute la croix qui nous sauve est-elle d’abord, compte tenu de la chute de l’homme, la réponse que donne à l’amour du Père l’amour infini du Fils, qui ne retient rien pour soi. L’homme Jésus est divinisé : le salut a lieu à l’intérieur du Christ, il est la vie de son humanité, auprès du Père pour l’éternité. Et cette vie nous est donnée. Elle est déjà nôtre, si nous l’acceptons, car en dehors de cette vie, nous mourons.

Bruno de La Fortelle, Etudiant en histoire de l’art.

[1] Sermon contre Nestorius § 4 Ds Actes des conciles d’Ephèse et de Calcédoine, traduits par le P. Festugière, Beauchesne.

[2] Ibid. § 2.

[3] Premier Sermon sur la Nativité, § 12.

[4] Conclusion du Premier Sermon sur la Nativité.

[5] Sermon contre Nestorius, § 4.

[6] Second Sermon sur la Nativité, § 5.

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