Le miracle et la foi (sous la direction de Philippe-Marie Margelidon, o.p.)

Le présent ouvrage est le fruit d’un colloque sur le même sujet tenu à Rocamadour le 21 et le 22 octobre 2016, mais on devine d’après le nombre et le degré d’achèvement des contributions qu’il déborde le contenu d’un simple colloque de deux jours. Le maître d’œuvre en est le P. Philippe-Marie Margelidon o.p., professeur de théologie à la faculté de théologie de l’Institut catholique de Toulouse, une partie des contributeurs provient de la même institution, mais aussi d’un cercle plus large, notamment de l’Université d’Aix-Marseille.

Comme on peut s’y attendre, la pensée de saint Thomas d’Aquin est largement présente dans les réflexions des intervenants, mais aussi celle d’Origène et surtout celle de saint Maxime le Confesseur qui fournit un apport très appréciable, grâce à la contribution de fr. Elie Ayroulet. On peut regretter l’absence de saint Augustin qui n’est évoqué qu’indirectement à travers le chapitre sur Blaise Pascal. Les modernes ne sont pas oubliés, avec notamment un article sur la position d’Urs von Balthasar. L’hagiographie fournit un apport de poids sur cette question, à cause de la place qu’occupe le miracle dans les procès de canonisation, le cas des miracles attribués à saint Bernard est particulièrement développé. L’ensemble laisse apparaître une absence difficile à expliquer : ni les miracles de l’Ancien, ni ceux du Nouveau Testament ne sont abordés comme tels. Il y a néanmoins une contribution sur « la valeur apologétique des miracles du Christ ». Mais il ne s’agit pas là d’une étude d’exégèse, plutôt d’une réflexion théologico-philosophique sur la possibilité et la probabilité du miracle.

L’ensemble ne comporte pas de conclusion et on peut le regretter : l’exceptionnelle qualité du dossier rassemblé par le R.P. Margelidon eût permis d’aller plus loin que les brèves remarques de l’introduction qui note les étapes de l’émergence de la « question des miracles », affaire, nous dit-on, avant tout d’ « herméneutique théologique ».