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Les miracles pour l’homme du Moyen Âge

Michèle Gabarrou

Au Moyen Âge, on le sait, le miracle est partout : dans les grands événements de la vie publique (guerres, naissances royales, etc…) comme dans le quotidien des simples, dans les humbles soucis de la vie quotidienne, comme dans les grandes aventures spirituelles. En cas de danger, de difficulté, de maladie, on fait appel à l’aide divine par l’intermédiaire des saints. Et ça marche ! La foudre tombe à côté, la plaie se cicatrise, un cerf apparaît avec une croix étincelante entre ses bois… Dans un monde dur, où la vie est brève, les épidémies terribles, les guerres endémiques, le miracle vient aménager une ouverture vers le ciel et fait espérer un monde meilleur.

Le miracle est gênant pour le rationaliste : pour lui le monde est clos et la science en a fait le tour ou le fera. Pour l’homme du Moyen Âge, le monde est ouvert vers en haut. Il obéit certes à des règles, le paysan sait observer la nature et perçoit la constance de certaines lois. Nous sommes en un temps où saint Thomas d’Aquin affine la distinction entre Dieu cause première des choses et les causes secondes qui régissent l’enchaînement des faits et que nous pouvons observer. Mais le croyant sait aussi que Dieu peut modifier dans certains cas le cours des choses, qu’il n’est pas prisonnier de ce qu’il a posé une fois.

Caractère surprenant et insolite du miracle ! On ne peut l’étudier sérieusement, sans le rattacher aux témoins comme aux bénéficiaires ; selon leurs connaissances et leur mentalité, tel fait sera miraculeux, tel autre non. Il faut le considérer dans sa réalité quotidienne à travers les témoignages : rechercher les faits considérés comme miraculeux, examiner comment ils se produisaient, qui en étaient les bénéficiaires, quels étaient les types les plus courants de miracles.

Il y a eu des historiens pour s’aventurer dans ces parages peu familiers à nos mentalités. Nous suivons ici Pierre-André Sigal qui s’est concentré sur l’espace français au sens large, c’est-à-dire de la Gaule romaine, avec quelques excursus dans les pays limitrophes [1]. Il s’est penché sur les miracles liés au culte des reliques, qui sont bien attestés dès le haut Moyen Âge et particulièrement du IXe siècle au XIIe. On trouve à ce sujet une abondante littérature dès l’époque carolingienne.

Les sources

Comment connaissons-nous ces miracles ? Il y a une littérature spécifique consacrée à la gloire des saints : l’hagiographie. Les poètes chantèrent également certains saints et leurs miracles, ainsi le Miracle de Théophile, de Rutebeuf.

Trois types d’ouvrages existent : les vies de saints (Vitae), les recueils de miracles (Miracula), et les récits de translations de reliques (Translationes).

Le premier type se développe dès la fin du IVe siècle, ainsi la Vita Martini de Sulpice Sévère, qui fut un modèle pour les hagiographies futures. Dans ces Vies, il arrive qu’il n’y ait aucun miracle relaté, seulement la vie et les vertus, mais c’est rare, habituellement sont intégrés un certain nombre de miracles survenus pendant la vie du saint ; pour exalter la sainteté du personnage, on va d’abord retenir les miracles in vita.

Ensuite, dès le Ve siècle, on cherche aussi à rassembler les miracles posthumes des saints qu’on veut célébrer : ce sont les Miracula ou recueils de miracles. Les premiers sont les Miracula de saint Étienne par un clerc anonyme et par saint Augustin à Hippone ; le culte de saint Martin de Tours surtout développe le genre, avec Grégoire de Tours.

Il peut exister aussi des ouvrages mixtes : on a d’abord écrit la vie du saint composée dès la mort de celui-ci ; puis un recueil de Miracula ajouté en une partie souvent distincte ou bien intercalé entre les épisodes de la Vita.

Le troisième type est celui des Translationes  : on rattache souvent les Miracula à un autre type, celui des récits de transports de reliques, au caractère historique très net. Il s’agit soit de « l’invention », soit du déplacement d’une relique. Il est très rare qu’ils ne contiennent pas de miracles…

Pour donner un aperçu chiffré, nous trouvons, dans le cadre précité comprenant principalement des sources venant du Nord de la Loire : 76 Vies de saints, suivies ou non de miracula, 166 recueils de miracles ou translationes indépendants, et au total un peu plus de 5 000 miracles ainsi répertoriés entre 1050 et 1150 !

Le contexte de la rédaction de ces textes est utile à connaître : ils ont été rédigés pour des circonstances précises :

  • La célébration liturgique des fêtes des saints ; la composition est en ce cas directement liée à l’arrivée ou à la découverte de reliques, ou à la promotion d’un nouveau saint.
  • Le désir de redresser une situation économique difficile : pour susciter la venue des pèlerins dont les offrandes sont fort appréciées de la communauté du sanctuaire, il faut attirer l’attention sur les reliques, en rappelant les miracles réalisés par leur intermédiaire.
  • La concurrence entre sanctuaires ; les reliques d’un saint sont souvent réparties entre plusieurs églises, il faut répondre aux détracteurs et assurer la supériorité comme l’authenticité des reliques.

Il faut donc « trouver » des miracles à raconter : les anciens - du vivant du saint ou après sa mort - et des nouveaux, lors de la translation des reliques.

Les différentes formes de miracle

Le miracle est toujours lié à un saint, et généralement par l’entremise de ses reliques. Les rédacteurs, moines, chroniqueurs des sanctuaires, hagiographes… ont retenu :

  • des miracles collectifs, liés à l’histoire de la communauté, du monastère, de la population, à l’occasion d’incendies, épidémies, catastrophes diverses.
  • des miracles individuels, surtout quand un moine ou chanoine en a été bénéficiaire ou témoin ; ici intervient le rôle des ex-voto pour perpétuer le souvenir du bienfait.
  • et des récits faits « à chaud » au moment d’un afflux de miracles, souvent lors de transports de reliques : guérisons rapportées par les pèlerins ou directement observées par des témoins.

Plus les faits sont éloignés dans le passé, plus ils doivent être forts, impressionnants, importants pour que leur souvenir demeure.

Lors d’événements récents c’est le rendu immédiat de l’activité thaumaturgique qui est transmis. Les recueils de Miracula ne sont pas écrits selon un plan préconçu mais au fur et à mesure ; l’objectif est d’abord de présenter un éventail des possibilités d’intervention du saint ; ce sont donc plutôt des florilèges.

Comment s’accomplit le miracle ?

Si l’on prend l’exemple de saint Bernard de Clairvaux, déjà très populaire de son vivant, on constate qu’il accomplissait des miracles en tous lieux : en voyage sur la route, à l’entrée ou à la sortie des agglomérations où il était obligé de s’arrêter et où la foule l’attendait ; dans les églises où il priait et célébrait la messe ; à l’étape, là où il logeait ; parfois de véritables séances de guérison étaient organisées. À Cologne, le palais épiscopal fut assiégé deux jours, on fit passer les malades par une échelle pour réguler le flot…

Le mode employé était multiple : action directe, bénédiction, toucher, prière, imposition des mains… Dans la vie de saint Arnoul, l’opération se déroule en trois temps : l’âne qu’il voulait monter s’étant cassé la patte, le saint va à l’écurie, impose la main sur la fracture, puis se met à prier et enfin fait le signe de la croix sur la patte blessée. Une autre fois, saint Bernard de Clairvaux guérit un enfant sourd-muet en enduisant sa langue de salive, puis en lui mettant les doigts dans les oreilles et l’enfant commence à parler…. on retrouve là les gestes du Christ et des Apôtres.

L’action peut être indirecte : le miracle s’opère par l’Eucharistie, ou l’eau bénite, par du pain et du vin, donnés par le saint. On transmet de la nourriture donnée de la main du saint et son contact guérit. De même pour l’eau avec laquelle il s’est lavé les mains. Ce qui a touché le saint ‒ consciemment ou à son insu ‒ devient générateur de miracle : bâton, livre, paillasse… ! Ainsi les poils du manteau de saint Bernard, arrachés, étaient portés aux malades qui guérissaient.

Le saint médiéval imite naturellement le Christ et ses Apôtres : prière, gestes guérisseurs, en particulier l’imposition des mains. Ce peut être une guérison indirecte aussi ; de même que la femme qui toucha la frange du manteau de Jésus, on trouve dans la vie de saint Hugues de Lacerta, un enfant guéri d’une fistule au genou par le contact de brins de la paillasse du saint, dérobés clandestinement. Cela reporte aux linges que saint Paul avait touchés et que les gens prenaient pour les appliquer sur les malades (Ac 19,12).

Les reliques et diverses pratiques

Une part importante de l’activité thaumaturgique est liée aux reliques. Le saint est présent par leur intermédiaire ; elles conservent la virtus qui appartient au saint de son vivant ; leur présence et leur contact sont donc recherchés. Il faut noter l’enthousiasme des fidèles qui veulent toucher, lors de la mort d’un saint, de l’exposition de son corps, de son enterrement, de la translation de ses reliques. Il y a foule pour toucher, embrasser, prélever des fragments. Des gardes armés furent requis pour protéger le cadavre de saint Étienne d’Obazine… Les guérisons sont souvent instantanées.

On prévoit de petits passages préservés (« confessions ») pour atteindre le sarcophage au plus près et lui faire toucher des linges. Les pèlerins essaient de toucher, embrasser, frotter le membre malade ; et ainsi de guérir !

Un autre procédé consiste à se placer sous la châsse, lors des déplacements, quand elle est placée en hauteur dans l’atrium, ou dans un sarcophage sur des colonnes à hauteur d’homme. C’est l’équivalent de l’imposition des mains de vivo.

On fragmente les reliques (par exemple, celles de saint Edme) ; la relique mobile va pouvoir être portée au contact des malades, ce qui est parfois plus discret, ainsi une femme à la jambe ulcérée fut guérie à domicile…

La pratique du « vinage » était également répandue ; elle consistait à tremper les reliques dans un liquide ‒ eau ou vin ‒ et à recueillir celui-ci une fois qu’il avait acquis, grâce à ce contact, leur pouvoir. Cela reporte au procédé employé de vivo. Le vinage était facile à renouveler, fabriquer, transporter…

Le contrôle des miracles

Il ne faut pas penser que, par une sorte d’engouement collectif ou de naïveté, dont on crédite trop facilement l’homme du Moyen Âge, on ajoutait foi à toute déclaration de miracles. On trouve de très nombreuses indications qui attestent des processus de contrôle, menés avant ou après les faits.

Avant, car il s’agissait de déceler les simulateurs ; les moines de saint Bertin chassèrent ainsi un impotent qu’ils soupçonnaient de simulation. Près des reliques de saint Aubert, un aveugle racontait le miracle dont il venait de bénéficier, la foule applaudissait, mais les clercs arrivèrent et le repoussèrent l’accusant d’avoir fait semblant d’être aveugle pour crier au miracle et recueillir des aumônes…

Après, avaient lieu les interrogatoires, sur les lieux, puis dans le chœur de l’église en présence des témoins ; on notait soigneusement le lieu d’origine, le mal dont souffrait le miraculé, ce qui lui était arrivé, ce qu’on avait obtenu grâce au saint. Il y avait souvent mise à l’épreuve et vérification. Quand la guérison ne semblait pas complète, les moines refusaient de se joindre à la foule. Par souci d’authenticité des guérisons, la coutume est prise de retenir quelques jours les malades guéris avant de les laisser rentrer. Parfois on enquête auprès des témoins, voisins, amis, de la personne guérie, sinon, pas de reconnaissance du miracle !

Il convient donc de nuancer son propos quand on accuse cette période de naïveté et de crédulité ! Les desservants des sanctuaires ont mis en place de sérieux systèmes de contrôle en particulier pour éviter les fraudes qui discréditeraient les vrais miracles.

La recherche du miracle

On assiste à une recherche généralisée du miracle, ce qui donne lieu à des déplacements selon deux modèles : les fidèles vont vers les reliques, ce sont les pèlerinages ; les reliques viennent vers les fidèles, ce sont les processions et les transports.

Les foules recherchent et espèrent des miracles en d’innombrables circonstances : les calamités publiques : cataclysmes, sécheresse, famine, épidémie, guerre. En ces cas, les fidèles désemparés s’adressent à leurs protecteurs habituels, les saints, d’où l’organisation de liturgies processionnelles avec transport solennel des reliques. Il en est ainsi lors des grandes épidémies, dès le VIe siècle, pour obtenir une météo favorable vers le Xe siècle. Dans une population essentiellement rurale, les variations du temps et de la pluie sont d’une importance capitale. Notons que les Rogations, processions et bénédictions des champs avant l’Ascension, datent de 470 avec saint Mamert, et les grandes litanies de saint Grégoire le Grand vers 580.

On espère une protection pour : les récoltes (dans le Hainaut en 1050 contre les rats) ; les vignes, contre les pillards qu’étaient souvent des seigneurs, avec procession efficace des reliques de saint Urbain. On les apportait dans les vignes et on construisait des oratoires pour qu’elles y soient à demeure.

Pour lutter contre les incendies. Le feu était un fléau au Moyen Âge. Saint Vigor fut le spécialiste de l’extinction des incendies. Quand saint Martin se porte au-devant du feu, celui-ci recule. Les reliques sont d’ailleurs souvent épargnées par le feu.

C’est souvent la vox populi qui est à l’origine de l’afflux des pèlerins. Au bruit des miracles, le peuple accourt. Ensuite les clercs ou les moines prennent le relais et assurent la continuité. Ils créent les conditions nécessaires pour le culte, le soutien matériel autour du sanctuaire, obtiennent l’approbation officielle de l’Église. Le développement économique du sanctuaire était lié à ces conditions.

Il y eut pourtant des cas où les moines ont refusé des miracles ! Ainsi, quand le monastère, devenu grand centre de pèlerinage, a été envahi nuit et jour par les pèlerins, cela entraînait beaucoup de perturbations pour les offices, et était accompagné d’une certaine décadence des mœurs. Les moines de l’abbaye de Saint-Trond, après avoir dissimulé les premiers miracles constatés, ont alors supplié le saint de cesser ses signes ! Il en fut de même pour saint Robert de la Chaise-Dieu. Et le calme revint…

Les miracles dans la vie quotidienne

Voici pour finir des exemples de miracles au quotidien ; leur énumération, pour être un peu longue, n’en reste pas moins étonnante et les innombrables bénéficiaires ne l’eussent pas trouvée fastidieuse…

Les guérisons : cécité, surdité, mutité ; ce sont des guérisons par contact, parfois progressives, d’infirmités anciennes. Beaucoup d’enfants, de jeunes sont guéris, des gens du peuple surtout. Il faut noter le caractère « banal » de ces guérisons. Il est vrai qu’on ne trouve guère de membres qui repoussent….

Les affections mentales : souvent mises en rapport avec une invasion du démon (« frappé de folie furieuse », « passion démoniaque »). Le corps de la personne est envahi par une personnalité étrangère, avec des cris d’animaux, des hurlements qui causent moqueries, horreur, terreur. Ces invasions sont fortuites ou bien considérées en rapport avec le péché. Sont concernés des personnes bien diverses : les classes populaires et l’aristocratie, et les hommes d’Église. La guérison a lieu en présence du saint ou des reliques ; une grande place est faite aux exorcismes. La seule présence du saint suffit parfois à faire fuir le démon !

Les affections neurologiques : l’épilepsie en particulier ; les paralysies (des quatre membres, manchot ou boiteux). Il s’agit souvent d’atteintes anciennes à caractère définitif, et cela concerne autant les hommes que les femmes.

Les fièvres et infections : tumeur, ulcères, abcès. Leur aspect étant souvent répugnant (vue, odeur), la guérison est d’autant plus spectaculaire que le mal était visible. Saint Fiacre, priez pour nous !

Sont guéris les hémorragies, coups, blessures, surtout chez les hommes, suite au maniement des armes, aux chutes d’échafaudage, aux accidents du travail

Le « mal des ardents », cette sorte de gangrène, de feu intérieur, est guéri, de même que des épidémies, ce qui frappait d’autant plus les imaginations. Il est fait mention de guérisons concernant les dents, les hernies, la peau…. Quelques résurrections sont reconnues, faisant suite à des noyades, des maladies, des pendaisons…

Il n’y a pas que la santé à être concernée par les miracles mais tous les aspects de la vie : ainsi va-ton demander aux saints d’intervenir ‒ et ils le font ‒ dans toutes sortes de situations : les accouchements difficiles, la stérilité. On attend qu’ils protègent des dangers : chutes, éboulements, attaques. La délivrance des prisonniers (sainte Foy, saint Léonard, sainte Marie Madeleine, saint Pierre). Des interventions favorables : objets perdus, moissons, multiplication de nourriture, de boisson… Dira-t-on que ce sont de « petits » miracles ? Dieu aide l’homme dans les petites choses comme dans les grandes. Toutes les entreprises humaines sont concernées par le miracle.

Les saints eux-mêmes peuvent faire des miracles à leur avantage (ainsi saint Richard de Saint-Vanne, qui, bombardé de pierres par les Sarrasins au cours de son pèlerinage à Jérusalem, n’en reçoit pas une seule ; Thierry de Saint-Hubert qui passe une rivière sur un pont démoli…). Il y a des miracles qui favorisent la glorification d’un saint : phénomènes lumineux, incorruptibilité, odeur suave « de sainteté », cierges allumés au contact…

Moins nombreux mais réels, certains châtiments sont miraculeux : ceux qui punissent les agressions contre des biens ou des personnes qui sont sous la protection d’un saint ; cela concerne les seigneurs (pillage, terres usurpées, saccages de moissons, vol de troupeaux, violences…), mais aussi ceux qui concernent les vols commis au sanctuaire (objets précieux, reliquaires, reliques) ou qui punissent des sacrilèges (les moines, clercs, orfèvres).

Conclusion

Il ressort de l’ensemble de ces constatations que le miracle avait au Moyen Âge est totalement lié à la vie des hommes et les met dans une proximité constante avec le divin.

Le miracle est source de consolation pour des populations éprouvées. Il atteste que Dieu prend soin des hommes, qu’il ne se désintéresse pas de ses enfants dans l’épreuve. Le fait que les miracles passent presque toujours par des saints n’empêche pas que leur action est immédiatement référée à Dieu : « Célébrer un saint, c’est louer Dieu à travers eux ». Les saints ne sont pas divinisés, ils sont des êtres humains qui ont connu les mêmes combats et les mêmes épreuves que nous, ce qui rend naturel qu’on fasse appel à eux qui sont plus proches de Dieu.

La religion du Moyen-Âge est une religion incarnée, le corps y a sa place, non seulement dans les sacrements, mais dans le toucher des reliques, le baiser donné aux corps saints. Mais c’est aussi une religion de la parole, qui s’exprime dans la liturgie, le chant des psaumes, les invocations.

Par l’appel constant au miracle, l’homme du Moyen Âge a conscience de s’inscrire dans l’aujourd’hui de l’action de Dieu, les événements de la vie du Christ et des saints lui sont contemporains, il entre dans ce temps de grâce où Dieu fait merveille.

Michèle Gabarrou, professeur de lettres dans un collège public à Provins. Membre de la communauté Aïn Karem.

[1] L’homme et le miracle dans la France médiévale, éd. Cerf 1985. Est toujours bon à consulter : Régine Pernoud, Les saints au Moyen Âge, éd. Plon, 1984.

Réalisation : spyrit.net