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Textes du Magistère sur le Purgatoire

Concile de Florence, bulle Lætentur cæli, sur l’union avec les Grecs, 6 juillet 1439 [1].

[…] si ceux qui se repentent véritablement meurent dans l’amour de Dieu, avant d’avoir par des fruits dignes de leur repentir réparé leurs fautes commises par actions ou omission, leurs âmes sont purifiées après leur mort par des peines purgatoires et, pour qu’ils soient relevés de peines de cette sortes, leurs sont utiles les suffrages des fidèles vivants, c’est à dire : offrandes de messes, prières et aumônes et autres œuvres de piété qui son accomplies d’ordinaire par les fidèles pour d’autres fidèles, selon les prescriptions de l’Église.

Concile de Trente, 6e session, Décret sur la justification, canon 30, 13 janvier 1547 [2].

Si quelqu’un dit que, après avoir reçu la grâce de la justification, tout pécheur pénitent voit sa faute remise et sa condamnation à la peine éternelle annulée, en sorte que ne reste aucune condamnation à une peine temporelle à expier, ou dans ce monde ou dans le monde à venir au Purgatoire, avant que ne puisse s’ouvrir l’entrée au Royaume des cieux : qu’il soit anathème.

Concile de Trente, 25e session, Décret sur le Purgatoire, 3 décembre 1563 [3].

L’Église catholique, instruite par l’Esprit Saint, à partir de la sainte Écriture et de la tradition ancienne des Pères, a enseigné dans les saints conciles et tout dernièrement dans ce concile œcuménique qu’il y a un Purgatoire et que les âmes qui y sont retenues sont aidées par les suffrages des fidèles, et surtout par le sacrifice de l’autel si agréable à Dieu. Aussi le saint concile prescrit-il aux évêques de tout faire pour que la sainte doctrine du Purgatoire, transmise par les saint Pères et par les saints conciles, soit l’objet de la foi des fidèles, que ceux-ci la gardent, et qu’elle soit enseignée et proclamée en tous lieux.

Deuxième concile du Vatican, Constitution dogmatique sur l’Église, Lumen Gentium, chapitre VII, § 50, 51, 21 novembre 1964 [4].

Consciente de cette communion qui unit tous les membres du Corps mystique de Jésus-Christ, l’Église en marche vers Dieu a honoré avec une grande piété la mémoire des défunts, et cela dès les premiers siècles de l’ère chrétienne [5] ; et “puisqu’il est saint et salutaire de prier pour les défunts afin qu’ils soient absous de leurs péchés” (II. Macc. 12, 46), elle a même offert pour eux des suffrages.

Cette vénérable croyance qu’avaient nos aînés en une communion de vie avec nos frères qui jouissent de la gloire céleste ou avec ceux qui après la mort sont encore en état de purification, ce saint Concile la recueille avec grand respect ; et, de nouveau, il propose les décrets du deuxième concile de Nicée [6], du Concile de Florence [7] et de celui de Trente [8]. En même temps, dans sa sollicitude pastorale, il recommande à tous ceux que la chose concerne de s’employer à écarter ou à corriger les abus ; les excès ou les défauts qui se seraient glissés ici ou là, et à tout rétablir pour une plus grande gloire du Christ et de Dieu.

Lettre de la Congrégation pour la doctrine de la foi à tous les évêques, Recentiores espiscoporum synodi, 17 mai 1979 [9].

[L’Église] croit […] pour les élus à une éventuelle purification préalable à la vision de Dieu, tout à fait étrangère cependant à la peine des damnés.

Catéchisme de l’Église catholique, « La Purification finale ou Purgatoire », § 1030-1032 [10].

Ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel.

L’Église appelle Purgatoire cette purification finale des élus qui est tout à fait distincte du châtiment des damnés. L’Église a formulé la doctrine de la foi relative au Purgatoire surtout aux Conciles de Florence [11] et de Trente [12]. La tradition de l’Église, faisant référence à certains textes de l’Écriture [13], parle d’un feu purificateur :

Pour ce qui est de certaines fautes légères, il faut croire qu’il existe avant le jugement un feu purificateur, selon ce qu’affirme Celui qui est la Vérité, en disant que si quelqu’un a prononcé un blasphème contre l’Esprit Saint, cela ne lui sera pardonné ni dans ce siècle, ni dans le siècle futur (Mt 12, 32). Dans cette sentence nous pouvons comprendre que certaines fautes peuvent être remises dans ce siècle-ci, mais certaines autres dans le siècle futur [14].

Cet enseignement s’appuie aussi sur la pratique de la prière pour les défunts dont parle déjà la Sainte Écriture : “Voilà pourquoi il (Judas Maccabée) fit faire ce sacrifice expiatoire pour les morts, afin qu’ils fussent délivrés de leur péché” (2 M 12, 46). Dès les premiers temps, l’Église a honoré la mémoire des défunts et offert des suffrages en leur faveur, en particulier le sacrifice eucharistique [15], afin que, purifiés, ils puissent parvenir à la vision béatifique de Dieu. L’Église recommande aussi les aumônes, les indulgences et les œuvres de pénitence en faveur des défunts :

Portons-leur secours et faisons-leur commémoration. Si les fils de Job [16] ont été purifiés par le sacrifice de leur père, pourquoi douterions-nous que nos offrandes pour les morts leur apportent quelque consolation ? N’hésitons pas à porter secours à ceux qui sont partis et à offrir nos prières pour eux. [17] »

[1] H. Denzinger [P. Hünermann, J. Hoffmann éd.], Symboles et définitions de la foi catholique, Paris, Cerf, 1996 (Herder, Freiburg, 37e éd., 1991), § 1304, p. 373.

[2] Id., § 1580, p. 433.

[3] Id., 1820, p. 479.

[4] « L’Église. Constitution dogmatique “de Ecclesia” (Lumen Gentium) promulguée le 21 novembre 1964 », Vatican II. Les seize documents conciliaires. Texte intégral, ss dir. P.-A. Martin, préface du cardinal Paul-Émile Léger, Montréal, Paris, Fides, coll. La Pensée chrétienne, 2e éd. revue et corrigée, 1967, pp. 79-80, 81-82.

[5] Cf. de nombreux inscriptions dans les Catacombes romaines.

[6] Conc. Nicænum II, Act. VII : Denz. 302 (600).

[7] Conc. Florentinum, Decretum pro Græcis : Denz. 693 (1 304).

[8] Conc. Tridentinum, Sess. 35, De invocatione, veneratione et reliquiis Sanctorum et sacris imagibus : Denz. 984-988 (1 821-1 824) ; Sess. 25, Decretum de Purgatorio : Denz. 983 (1 820) ; Sess. 6, Decretum de justificatione, can. 30 : Denz. 840 (1 580).

[9] H. Denzinger [P. Hünermann, J. Hoffmann éd.], op. cit., § 4657, p. 976.

[10] Catéchisme de l’Église catholique, Paris, Centurion, Cerf, Fleurus-Mame, Librairie Éditrice Vaticane, 1998, p. 222.

[11] Cf. DS 1 304.

[12] Cf. DS 1 820 ; 1 580.

[13] Par exemple 1 Co 3, 15 ; 1 P 1, 7.

[14] Saint Grégoire le Grand, dial. 4, 41, 3.

[15] Cf. DS 856.

[16] Cf. Jb 1, 5.

[17] Saint Jean Chrysostome, hom. in 1 Co. 41, 5.

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