Voir Dieu dans le mystère eucharistique
Passionné de l’Eucharistie, saint Pierre-Julien Eymard a fondé des instituts voués à en promouvoir le culte. Né le 4 février 1811 à La Mure d’Isère, Pierre-Julien Eymard est d’abord prêtre du diocèse de Grenoble de 1834 à 1839, puis membre de la Société de Marie de 1839 à 1856. Date à laquelle il quitte les maristes pour fonder à Paris la Société du Saint-Sacrement puis, peu après, celle des Servantes du Saint-Sacrement, enfin une branche séculière, l’Agrégation. Il meurt, épuisé, à La Mure, le 1er août 1868. Canonisé par saint Jean XXIII le 9 décembre 1962, il a été inscrit au calendrier de l’Église en 1995 par saint Jean-Paul II et proposé à la vénération des fidèles comme « un apôtre remarquable de l’Eucharistie » [1].
L’étude de sa pensée s’est enrichie récemment d’une documentation considérable avec la publication de l’intégrale de ses écrits, disponible soit en édition électronique soit en édition imprimée [2]. De ce fait, nous disposons d’une masse de documents et, sur internet, d’un moteur de recherche qui permet des recoupements aux possibilités presque illimitées.
Que dire sur le sujet qui nous est proposé ? Lui qui a passé des milliers d’heures d’adoration en présence du Saint Sacrement, que pouvons-nous dire de sa contemplation eucharistique ? Mon objectif est plus restreint. Je me propose d’étudier, de façon sommaire à partir de ses écrits, l’expression « voir Dieu », comment elle a marqué sa prédication et sa vie.
Dans ses écrits, le P. Eymard emploie 38 fois l’expression « voir Dieu », que nous pouvons regrouper sous 4 thèmes : le désir de voir Dieu, l’impossibilité naturelle de voir Dieu, par la foi vivre dans l’espérance de voir Dieu, enfin au ciel la joie de voir Dieu. Ce sont là des données communes de la foi chrétienne, qu’il a développées dans ses méditations et sa prédication. Ce qui lui est spécifique, c’est de « voir Dieu à partir du mystère eucharistique ». Une approche qui peut surprendre, mais qu’il revendique. C’est sa clé d’interprétation. Il écrit à Virginie Danion, désireuse de fonder la Société de l’Action de grâce : « La divine Eucharistie est assez grande, assez puissante pour se suffire : tout doit sortir d’Elle et revenir à Elle […] Tout est dans l’adorable hostie. » (27 septembre 1857, CO 698). Son désir de « voir Dieu » s’enracine dans sa propre expérience spirituelle à partir de l’Eucharistie. De la même façon, dans son ministère, il conduit les fidèles à unifier leur vie dans une spiritualité eucharistique. Dans cet essai, j’évoquerai d’abord sa « foi vive au très Saint Sacrement », qui apparaît comme « le fil rouge » de toute sa pensée selon l’expression du P. Fiorenzo Salvi dans la préface aux Œuvres Complètes [3], puis je chercherai à dégager sa ‘vision’ de Dieu dans sa prédication, enfin comment lui-même a vécu sa quête de Dieu jusqu’à atteindre un sommet de la vie mystique.
1 - « Une foi vive au très Saint Sacrement »
Quelle est la grâce propre du P. Eymard ? Quel a été son parcours dans sa quête de Dieu ? Comment Dieu s’est-il révélé à lui dans son histoire personnelle et quelle mission lui a-t-il confiée en l’appelant à fonder des instituts religieux pour promouvoir le culte de l’Eucharistie ? Notons tout d’abord un fait : dans la diversité de ses états et de ses situations, le P. Eymard a conscience d’une continuité, l’appel de Dieu qui l’a suscité et conduit pour être le fondateur d’instituts religieux voués à l’Eucharistie. Ainsi dans sa retraite de 1865, il perçoit clairement le plan de Dieu sur lui. Il note :
Il fait l’examen de sa vie à la lumière de l’amour personnel de Dieu : c’est l’Eucharistie qui fait l’unité de sa vie, tout entière ordonnée à sa mission de fondateur. En réalité, c’est au terme d’un long cheminement, fait de ruptures et de recommencements que Pierre-Julien découvre sa vocation de fondateur. Lui-même le reconnaît :
De façon plus précise, dans sa dernière retraite au noviciat de Saint-Maurice-Montcouronne (91), il fait à nouveau une relecture de sa vie : il note sous le titre de « foi eucharistique » :
Ainsi, si la foi c’est chercher Dieu, sans jamais le voir dans notre condition présente, la foi du P. Eymard est caractérisée par cette note « eucharistique. » C’est à travers ses visites quotidiennes à l’église de La Mure, son ardent désir de communier dès l’âge de 8 ans, alors qu’il lui faudra attendre l’âge règlementaire de 12 ans, et tant d’événements qui ont jalonné sa vie qu’il découvre la présence de Dieu, sa miséricorde, son amour, de façon spéciale dans le sacrement de l’Eucharistie. Aussi loin qu’il remonte dans ses souvenirs, La Mure, où il est né et où il a reçu le baptême et les sacrements de l’initiation chrétienne, apparaît comme le terreau où s’enracine la grâce de sa vie : « une foi vive au très Saint Sacrement », qui est à l’origine de « sa grâce de vocation ». Suivent d’autres étapes qui s’inscrivent dans d’autres lieux : Marseille avec son essai de vie religieuse chez les Oblats de Marie immaculée, Lyon avec le sanctuaire de Fourvière en 1851 où il reçoit une « grâce de fondation », La Seyne-sur-Mer où, supérieur du collège Sainte-Marie, il reçoit en 1853 une grâce de force pour tout entreprendre, enfin Paris où s’inscrit l’acte de fondation. Sa grâce d’apostolat prend sa source dans sa foi en la présence réelle et offerte du Christ eucharistique : « Jésus est là. Donc à Lui, pour [ou par] Lui, en Lui », selon le mouvement même de la doxologie de la messe
Dans ses retraites personnelles comme dans sa prédication, les termes de voir / ne pas voir, de voir / croire, de cacher / montrer, de voiler / dévoiler, de lumière / ténèbres s’entrecroisent dans un jeu où l’idéal est de s’approcher, dans la mesure du possible, de cette « foi vive », qui constitue la trame de son existence.
2 - Croire en l’Eucharistie
La foi en l’Eucharistie s’appuie sur la Parole de Dieu, interprétée par la tradition de l’Église, Pères de l’Église et auteurs spirituels, et définie par le magistère, le Concile de Trente notamment. Dans ses écrits, les témoignages sont abondants. Pour illustrer le thème de cet essai, nous pouvons relever deux textes bibliques qu’il a souvent utilisés et médités :
- L’un tiré d’Isaïe : Vraiment, tu es un Dieu caché,
- L’autre de l’évangile de saint Jean : Heureux qui a cru sans avoir vu.
2.1 - Un Dieu caché
À 38 reprises, le P. Eymard utilise le texte d’Isaïe 45,15, Vere, tu es Deus absconditus - Vraiment, tu es un Dieu caché, et, sauf une occurrence où il est question de Jésus durant sa vie mortelle (PA 29,1), c’est toujours en relation avec la présence du Christ dans l’Eucharistie. Nous trouvons là une interprétation fréquente chez Eymard, où ce qui est dit de Dieu est attribué directement au Christ en son Sacrement. Dans cet ensemble, l’aspect ‘caché’ du Seigneur est associé à la notion de ‘voile – voile eucharistique’.
Plutôt que de reprendre l’ensemble de ces textes, aux thèmes répétitifs, j’ai pensé faire le rapprochement avec l’hymne Adoro te, où affleure la même comparaison. En réalité, si la table alphabétique indique 8 occurrences de l’hymne, 5 se réfèrent aux exercices de piété inscrits dans les Constitutions de ses congrégations religieuses où l’Adoro te est prescrit, une autre (PT 8,1) fait mention de l’unique goutte de sang qui aurait suffi à opérer la rédemption du genre humain [cujus una stilla] (6e strophe) et les deux autres utilisent l’image du ‘voile eucharistique’.
Ainsi à la question : Quelle forme de vie prend Jésus-Christ en son divin sacrement ?, le P. Eymard répond :
De l’hymne cité, il ne relève que le 2e verset de la 2e strophe où est soulignée l’absence de visibilité de l’humanité du Christ.
Nous retrouvons la même approche dans l’ébauche d’une prédication sur l’amour de Jésus au saint Sacrement :
À la question : ‘Pourquoi se cacher, se voiler’, il répond par ce développement :
L’exposé s’achève par cet aveu d’impuissance pour ‘expliquer l’amour divin’. L’hymne de saint Thomas d’Aquin offre des approches autrement plus riches et plus solides pour méditer sur le mystère de cette présence ineffable : qu’il suffise de reprendre la 2e strophe, qui s’achève dans la dernière par le ‘désir d’en savoir davantage, désir de voir, enfin !’, comme on l’a écrit : Jésus qu’aujourd’hui j’adore voilé,/ Quand donc arrivera ce dont j’ai soif ?/ Quand, Te découvrant la face dévoilée / À la vue bienheureuse, jouirai-je de Ta gloire ? [4]
Mais Le P. Eymard n’entend pas prouver ou tirer argument en explorant l’hymne en son ensemble. Il lui suffit de souligner que, dans l’Eucharistie, même l’humanité du Christ est voilée. Du moins, laisse-t-il pressentir cette découverte d’un amour ‘toujours rassasié et toujours affamé’.
2.2 - Croire sans avoir vu
Pour parler de la foi, le P. Eymard utilise à bien des reprises l’exemple de saint Thomas, lui qui a voulu voir pour croire. De façon explicite, il emploie 12 fois le verset de l’évangile de saint Jean, Jn 20,19 : Parce que tu m’as vu, tu as cru : bienheureux ceux qui, sans avoir vu, ont cru. Le fait de ne pas voir est associé souvent au thème du Christ voilé. Voici quelques extraits de ces occurrences.
Dans un acte avant la communion, comme on le faisait à cette époque, il écrit :
Évoquant la présence physique du Christ en Galilée et sa présence glorieuse dans le ciel, le P. Eymard pose la question :
Il poursuit en évoquant non seulement sa présence dans l’Eucharistie, mais aussi dans sa Parole, qui est comme une incarnation continuée :
Autant qu’on peut en juger, ce texte appartient au début du ministère du P. Eymard. Il est singulier parce qu’il dissocie la présence du Seigneur dans sa Parole de sa présence dans le Sacrement, alors que l’Eucharistie est constituée précisément de la double table de la Parole et du Pain.
Enfin, dans un schéma où il esquisse quelques thèmes sur la « foi en l’Eucharistie en parallèle avec la foi des mages », il note :
Ainsi ce schéma d’une instruction à ses religieux le 7 janvier 1862 résume de façon sommaire l’enseignement du P. Eymard sur la foi eucharistique. Il est intéressant de noter que les miracles ne fondent pas la foi : ils sont des grâces sensibles, utiles pour l’édification des fidèles. L’exemple de saint Louis, ici évoqué, se réfère à un trait rapporté par le roi à Joinville et transcrit par le chroniqueur : il s’agit, en réalité, du comte Simon de Montfort qui, sollicité pour aller « voir le Corps de Notre-Seigneur qui était devenu en sang et en chair entre les mains du prêtre », a répondu : « Allez le voir, vous qui ne le croyez pas ; car moi je le crois fermement, tout comme la sainte Église nous raconte le Sacrement de l’autel ». Chez Eymard, la réponse est attribuée au roi de France.
3 - La foi qui conduit à aimer
Dans une note où il commente le texte de saint Paul, Nous voyons, à présent, dans un miroir et en énigme, mais alors ce sera face à face [1Co, 13,12], le P. Eymard écrit :
Et notant les trois formes de l’amour – l’amour par les sens – l’amour de raison, il développe ainsi l’amour divin :
Sous sa forme schématique, nous avons là une synthèse de la foi en la Personne du Christ eucharistique, qui produit une vue du Seigneur et qui conduit à aimer, à la foi de l’amour. Elle donne accès à la connaissance supérieure de l’amour de la souveraine raison de Dieu. La raison humaine s’efface devant la Sagesse de Dieu, L’amour seul y entre pour y commencer sa vie, sa vue, sa contemplation mystérieuse jusque dans les profondeurs de Dieu.
4 - Aimer et se laisser transformer
Cette révélation du Christ s’effectue de façon privilégiée dans la communion eucharistique. Le 8 mai 1868, le P. Eymard prêche les Quarante Heures chez les Bénédictines du Saint-Sacrement, de la rue Monsieur à Paris. Il a choisi comme thème le texte de saint Jean : Ils seront tous instruits par Dieu. Dans son exorde, il évoque l’éducation d’un prince par les personnages les plus distingués ; mais seul le roi peut l’initier à sa fonction royale, car seul il l’exerce. Ainsi en va-t-il du chrétien : c’est le Christ lui-même qui fait son éducation :
Le P. Eymard évoque l’aveugle-né qui rencontre Jésus sans le connaître : Quand Jésus-Christ s’est déclaré à lui, il voit Dieu, il l’adore [Jn 9,17.35-38]. Et il poursuit :
Voir Dieu dans le mystère eucharistique, ce n’est pas seulement contempler le Corps du Christ dans l’adoration, mais d’abord l’accueillir dans la communion qui suscite une foi active et travaillante, qui suscite le dévouement en correspondance, qui fait sortir de soi et conduit à se donner à Jésus-Christ.
5 - Croire dans la nuit obscure
Si le P. Eymard a prêché avec un zèle aussi ardent l’Eucharistie, c’est qu’il en vivait avec cette « foi vive » qu’il évoquait dans sa retraite de 1868. Ses notes de retraites personnelles permettent de suivre son itinéraire spirituel depuis sa première communion à La Mure jusqu’à la dernière à Saint-Maurice, trois mois avant sa mort [6]. Ses retraites comme fondateur nous livrent le secret de sa grâce eucharistique. Dans sa première retraite à Rome au mois de mai 1863, alors qu’il va recevoir de Pie IX le bref d’approbation de son institut, il se propose de faire cette retraite pour devenir un saint – à mourir à tout. – Le gros travail extérieur de la Société est fait. Reste l’intérieur et ce sera le plus difficile, note-t-il. Au terme, il note cette grâce : J’ai demandé le Saint-Esprit, non plus pour les autres, mais en moi. - J’ai compris enfin que Dieu aime mieux un acte de mon cœur, le don de ma personne, que tout ce que je puis faire au-dehors ; qu’un acte intérieur lui est plus glorieux et aimable que tout l’apostolat de l’univers.(NR 17 -24 mai 1863, 42, 1,9).
En 1864, il consacre une partie importante de ses activités à un projet de fondation au Cénacle à Jérusalem. En face de difficultés quasi insurmontables, le P. Eymard part à Rome au mois de novembre 1864 pour suivre le cours des démarches auprès de la Propagande, qui a la charge du dossier. Les semaines passent, une nouvelle année commence. Il reste sur place et commence le 25 janvier 1865 une retraite qui s’achèvera avec la réponse de la Commission cardinalice concernée : elle durera neuf semaines [7]. En cette fête de la conversion de saint Paul, il s’interroge à la suite de l’Apôtre : Seigneur, que veux-tu que je fasse ? Il transcrit régulièrement chaque jour ses trois méditations. Les thèmes sont divers, suivant la liturgie, les événements, tantôt d’action de grâce pour les dons reçus, ou d’examen sur ses propres manquements, ou de méditation sur les mystères du Christ, avec une lecture assidue de l’Imitation de Jésus-Christ. Un thème revient, comme un leitmotiv, le don de soi qu’il renouvelle à plusieurs reprises. Il reçoit des grâces de lumière. Ainsi au jour anniversaire de son baptême, malgré son désir qui lui tient à cœur de fonder au Cénacle, il note :
Le 16 février, après une nuit difficile, il est saisi par ce texte de l’Imitation, qu’il transcrit en latin et dont voici la traduction :
Quelques jours plus tard, alors qu’il médite sur Mon service eucharistique, il note :
Le 21 mars, sa première méditation porte sur les « croix des saints ». Il est accablé par des épreuves, et il s’offre totalement. Il note :
Il célèbre l’Eucharistie et, durant son action de grâce, il reçoit une grâce qu’il transcrit le jour même, celle du don total de sa personnalité au Seigneur, qui opère en lui l’union transformante des mystiques :
Suit un texte tiré du Catéchisme chrétien pour la vie intérieure de M. Olier qui explicite la teneur de ce don [8] :
Par la suite, le P. Eymard développe ce mystère d’union, qui lui donne de vivre dépouillé de son moi égoïste et revêtu du Christ, comme il l’avait entrevu un mois plus tôt : « Sois à moi, dans mon sacrement, comme j’ai été à mon Père dans mon incarnation et ma vie mortelle. » Désormais, il est appelé à vivre, au milieu de nombreuses difficultés, dans la foi pure, avec au cœur une exigence radicale :
Le 29 mars 1865, il reçoit la décision du Collège des cardinaux : sa demande est rejetée. Il acquiesce en silence, non sans souffrir. Et dès le lendemain, il quitte Rome pour rejoindre sa communauté à Paris. Il renonçait au Cénacle, mais il recevait la grâce inestimable du « cénacle en moi », comme il l’avait pressenti dans sa méditation du 5 février.
Sa dernière retraite au noviciat de Saint-Maurice est un chant d’action de grâce, comme au terme de sa vie. En quelques pages, il évoque les grandes étapes de sa vie, il s’en remet à la miséricorde du Seigneur. Dans la nuit qu’il traverse, il confie sa désolation intérieure :
À la fin de sa retraite, il note comme résolution : « faire de l’adoration le pivot de ma vie. - L’âme de mes adorations : le don du [moi] propre, la vertu qui honore ses anéantissements eucharistiques. – Je suis le journalier de Dieu. » (2 mai 1868, 45,16).
Cette confidence du P. Eymard, trois mois avant sa mort, laisse entrevoir l’état de souffrance, d’abandon, de déréliction qu’il connaît. Néanmoins, il poursuit sa mission jusqu’au bout dans un esprit de service, tel le ‘journalier’ à sa tâche quotidienne. Sa foi est intacte, sans vision, sans consolation, dans l’obscurité de la nuit, comme une ultime préparation à la vision de Dieu face à face.
Au terme de cette recherche sommaire, nous percevons que le P. Eymard prend place dans la lignée des apôtres et des mystiques qui ont cheminé dans la foi avec le désir intense de « voir Dieu ». Avec la place centrale de l’Eucharistie dans sa vie spirituelle, cette quête provient de sa foi en l’Eucharistie, où il trouve comme condensé tout le mystère du salut célébré et contemplé. La célébration de l’Eucharistie conduit à une connaissance toujours plus profonde de Dieu lui-même. Célébrer le Christ en son Sacrement, communier au corps du Christ, le contempler dans l’adoration, c’est accéder à une foi plus profonde, à la foi vive - pour être au terme tout revêtu du Christ, n’être plus qu’un en Christ, tel est l’itinéraire du P. Eymard et son message.
P. André Guitton, , membre de la Société du Saint Sacrement, a été supérieur de la Province de France de son Institut. Secrétaire de la Commission des écrits, il a contribué, à l’édition, électronique et imprimée, des œuvres complètes de saint Pierre-Julien Eymard, récemment parues. Auteur de L’Apôtre de l’Eucharistie, biographie de saint Pierre-Julien Eymard (éd. Nouvelle Cité, 2012).
[1] Cf. la biographie, récemment rééditée : André Guitton, L’apôtre de l’Eucharistie, Biographie de saint Pierre-Julien Eymard, nouvelle édition. Bruyères-le-Châtel, Nouvelle Cité, 2012, 384 p. - Pour une approche de sa spiritualité, Manuel Barbiero, Prier 15 jours avec Pierre-Julien Eymard, le saint de l’Eucharistie, Bruyères-le-Châtel, Nouvelle Cité, 2012, 128 p. (Prier 15 jours avec).
[2] Pierre-Julien Eymard, Œuvres complètes, Ponteranica (Ialie), Centro eucaristico / Bruyères-le-Châtel, Nouvelle Cité, 17 vol. – dont le 1er Introduction générale. L’édition compte 16 518 documents regroupés en 4 sections : correspondance (3 vol.), notes personnelles (2 vol.), constitutions et statuts (2 vol.) enfin prédication (9 vol.), soit au total plus de 10 500 pages. – L’édition électronique est disponible sur le site internet : http://www.eymard.org –– Chaque document est identifié par une cote, ce qui permet un repérage facile par l’index ‘N° Document’ de l’édition électronique.
[3] Œuvres complètes, vol. I, Présentation, p. 9.
[4] Cf. Catherine Pickstock, Thomas d’Aquin et la quête eucharistique, Genève, 2001, p.17.
[5] L’expression est singulière, mais familière à Eymard : ainsi il évoque l’histoire (ou la légende) du roi Henri IV se déguisant pour se rendre comme un ami auprès d’un de ses amis qui est meunier (PG 91,7).
[6] L’ensemble des retraites personnelles d’Eymard forme le volume V de l’édition imprimée, Notes personnelles / 1, 408 p.
[7] La Grande retraite de Rome 1865 occupe les pages 250 à 380, sous la cote NR 44, 1 – 138.
[8] Le P. Eymard modifie quelque peu le texte d’Olier en l’adaptant à sa propre situation. Je souligne, dans le texte en mettant en italique, ce qui constitue le double mouvement de désappropriation et de plénitude.