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Abrégé de théologie (« Compendium theologiae ») ou Bref résumé de théologie pour le frère Raynald. (Thomas d’Aquin)

Introduction, traduction française et annotations par Jean-Pierre Torrell, o.p., Paris, Cerf, 2007, 681 p.
Jean Lédion

Cette recension, bien sûr, ne concerne pas une nouveauté de librairie, même en traduction française. Cependant il faut noter qu’il s’agit de la première traduction faite à partir de l’édition critique, dite Léonine (parce qu’initiée sous le pontificat du pape Léon XIII), parue en 1979. L’ouvrage comporte le texte latin et cette traduction française. Outre la traduction, il faut saluer le travail d’annotation du P. Torrell qui est tout à fait remarquable. Ces annotations permettent au lecteur non-spécialiste de s’y retrouver à travers des concepts médiévaux souvent quelque peu obscurs pour le lecteur contemporain. Ce qui est particulièrement intéressant c’est, qu’outre les notes explicatives, le lecteur peut disposer de nombreux renvois aux autres œuvres de saint Thomas, ce qui permet à celui qui le désire, d’avoir rapidement les textes à consulter pour approfondir telle ou telle question.

Il convient de rappeler, en quelques lignes, l’objet de ce Compendium. C’est un ouvrage qui fut demandé à saint Thomas par un confrère dominicain, le frère Réginald de Piperno, qui l’accompagnait toujours dans ses nombreux déplacements et qui lui servait de secrétaire. Ce religieux aurait aimé disposer d’un résumé de la foi catholique analogue à celui que saint Augustin avait rédigé, connu sous le nom d’Enchiridion (ou « manuel ») également à la demande pressante d’un ami. Mais contrairement à saint Augustin, saint Thomas n’a jamais terminé son ouvrage. Le plan suivi était le même : faire un commentaire suivi du symbole en trois grande parties, la foi, l’espérance et la charité. Notre docteur a bien traité la foi en 246 chapitres (dont certains sont très courts) et il a commencé la seconde partie sur l’espérance, qui s’interrompt au milieu du chapitre 9. Donc rien sur la troisième partie qui devait traiter de la troisième vertu théologale. Le lecteur pourra se consoler en se rappelant que saint Augustin, lui, avait bien largement traité la foi et qu’il n’avait parlé de l’espérance et de la charité qu’en passant, dans les deux derniers chapitres !

On ne peut donc qu’encourager le maximum de lecteurs de Résurrection , surtout s’ils ne sont pas de tempérament « thomiste », à se plonger dans la lecture du Compendium theologiae, car il constitue une manière commode, et pas trop compliquée, d’aborder la pensée du « Docteur Angélique ».

Jean Lédion, marié, trois enfants. Diplôme d’ingénieur, docteur d’État ès Sciences Physiques. Enseignant dans une école d’ingénieurs à Paris.

Réalisation : spyrit.net