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Éditorial

Résurrection

La psychanalyse dérange. En témoigne l’extrême diversité des jugements portés sur cette discipline, et les débats passionnés dont elle fut l’objet, voici déjà quelques décennies. Si désormais bien peu la considèrent comme une panacée, ou comme une escroquerie sans précédent, les mystères du psychisme humain qu’elle a entrevus ne laissent personne indifférent.

Ce numéro reproduit, pour sa plus grande part, les conférences organisées sur ce thème par Résurrection en septembre 1998 à Paris. Il ne prétend pas en donner une vision générale et monolithique, mais il reflète plutôt la diversité des expériences et des points de vue des différents intervenants, dont les contradictions apparentes mettent en relief quelques points de la psychanalyse : l’inconscient, la figure du père... Si la vision chrétienne de l’âme humaine et de sa condition ne peut se laisser enfermer dans ses catégories, aussi riches et subtiles soient-elles, elle n’entre pas en contradiction avec ses principes de base. Inversement, l’analyse de l’inconscient ne signifie pas la mort du sujet - et donc la mort de Dieu -, ni l’aliénation de sa liberté : ce numéro l’explique en détail.

Mais la psychanalyse ne peut contribuer à remettre notre psychisme à sa juste place ; elle est finalement plus modeste que nous aimerions l’imaginer. Face à l’orgueilleuse prétention du païen Auguste « Je suis maître de moi comme de l’univers », elle peut nous aider à retrouver une certaine humilité, nous rappelant que, comme tout notre être, créé dans la finitude et de surcroît affaibli par le péché, notre psychisme a ses zones d’ombre et ses manquements, que seul l’abandon à la grâce peut éclairer et guérir.

Réalisation : spyrit.net