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Éditorial

Résurrection

"Le vent souffle où il veut". Ce que nous enseigne le Christ sur l’Esprit, son Esprit, donne la mesure de la difficulté d’un discours sur la troisième personne de la Trinité. Invisible, insaisissable, il est pourtant celui "qui est partout présent et qui remplit tout", comme le chantent les Églises d’Orient. Présent à tel point qu’on a tendance à l’oublier, à l’image de notre propre respiration, dont, la plupart du temps, nous n’avons pas conscience, alors qu’elle est la condition et le signe de notre vie corporelle. Il en est de même pour ce Souffle qui est la vie même de Dieu en nous, et qui nous fait entrer dans le dynamisme de la vie trinitaire, ce mouvement de l’amour divin qui est lui-même une personne divine.

Nous n’avons pas cherché, dans ce numéro de Résurrection, à développer de longues spéculations théologiques que vous pouvez découvrir dans les cahiers plus anciens. Il nous a semblé préférable de revenir aux sources mêmes de notre foi en l’Esprit Saint, à travers un parcours biblique incluant, aussi étonnant que cela paraisse, l’Ancien Testament, qui évoque déjà un "esprit de sainteté" présent dans toute l’histoire d’Israël. La multiplicité des approches théologiques de l’Esprit dans le Nouveau Testament semble paradoxalement plus déroutante, mais ces différentes facettes sont tournées vers le même projet de salut par le Christ et dans l’Église. Des Pères grecs à la sophiologie russe du début de ce siècle, l’Orient chrétien développe une théologie biblique et spirituelle très complémentaire de la pensée de l’Occident médiéval, qui insiste sur les effets de l’habitation de l’Esprit en nous : la grâce. Bérulle, au XVIIe siècle, développe une théologie proprement christocentrique qui démontre comment , en opérant le premier moment de l’Incarnation, l’Esprit Saint participe pleinement à l’économie du salut. Nous ne saurions enfin oublier comment l’Esprit agit en nous par la liturgie et les sacrements, et en particulier la confirmation, qui ne doit plus être le "sacrement oublié" dans l’Église latine, et dont nous pouvons retrouver le sens à la lumière de l’Eucharistie.

Si ce numéro peut apporter, nous l’espérons, quelques lumières à nos lecteurs concernant l’enseignement de la Révélation sur la troisième personne de la Trinité, il ne peut être qu’un point de départ en vue de la véritable connaissance de l’Esprit dans la prière et la vie spirituelle ; démarche toujours à reprendre, et c’est pourquoi, bien après la Résurrection et la Pentecôte, l’Église ne cesse d’implorer son Seigneur, comme à la fin de l’Apocalypse : Maranatha ! Viens, Esprit Saint !

Réalisation : spyrit.net