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La liturgie, œuvre de l’Esprit

Roland Dumont

Il aura fallu le Renouveau Charismatique, mieux défini par l’appellation « Renouveau dans l’Esprit », pour convaincre la plupart des chrétiens de la présence constante de l’Esprit-Saint dans leur vie quotidienne. Et il aura fallu la réforme liturgique de Vatican II pour nous persuader de son indispensable concours dans les sacrements administrés par l’Église.

Jusque-là, le chrétien, même fervent, prenait soudain conscience de son importance dès le lendemain de l’Ascension, lorsque commençait la neuvaine préparatoire à la Pentecôte. La fête apparaissait alors comme le pendant obligé de la fête de Pâques, l’une consacrée au Christ ressuscité dans l’allégresse du printemps, parmi les cierges et les fleurs blanches, l’autre célébrant la descente de l’Esprit parmi les langues de feu, qu’évoquaient dans nos églises des brassées de pivoines et de roses rouges. Et voilà que, par la grâce de la liturgie, elle nous devenait presque sensible, cette présence à laquelle nous accordions si peu d’attention le reste de l’année.

Il est vrai que l’Église, en un lyrisme inspiré auquel elle nous associe toujours aujourd’hui, égrenait dans ses hymnes tous les titres de Celui qu’elle accueillait en ce jour : Esprit Créateur, Paraclet [1], Don de Dieu, Feu ardent, Source vive, Amour dévorant, Onction spirituelle, Doigt de la main droite du Père, Donateur des charismes, Père des Pauvres, Lumière des cœurs, Hôte de l’âme plein de douceur, Réconfort, Repos dans le labeur, Abri dans les ardeurs, Consolation dans les larmes... Et lorsqu’elle a fini de le nommer, l’Église chante la litanie de ses bienfaits : il lave nos souillures, arrose nos aridités, guérit nos blessures, assouplit nos raideurs, embrase les cœurs froids, redresse les esprits tordus, accorde une heureuse fin et l’éternelle joie.

Déjà l’antienne d’entrée, dans sa mélodie somptueuse d’une joyeuse majesté, nous annonce la présence de l’Esprit dans l’univers auquel il confère le don de la parole [2]. Le verset de l’Alléluia, durant lequel, jadis, tous s’agenouillaient, supplie à nouveau l’Esprit de se répandre sur l’assemblée, et la célébration de son avènement se poursuit, jusqu’à l’antienne de communion qui en applique les grâces à tous ceux qui reçoivent le Corps et le Sang du Christ.

Tandis que l’ancienne liturgie prévoyait une octave un peu hybride, puisqu’elle coïncidait partiellement avec les jours pénitentiels des Quatre-Temps, et qu’elle prolongeait indûment la Cinquantaine, symbole de plénitude, le Temps Pascal se termine dorénavant au soir de ce même jour. Mais il est peut-être dommage de clôturer la fête d’une manière aussi abrupte, alors que la société civile se met en congé le jour suivant. C’est pourquoi, là où les fidèles le souhaitent, le Missel conseille de célébrer à nouveau les lundi et mardi la messe de la Pentecôte et, pourquoi pas, d’y chanter la belle séquence Veni Sancte Spiritus.

La fête terminée, le silence retombait sur la personne de l’Esprit, jusqu’à l’ouverture des sessions d’examens et des années académiques. Comme s’il n’était là que pour nous prodiguer des lumières intellectuelles, à l’instar de saint Antoine, chargé de retrouver nos objets égarés !

L’on aurait bien étonné les fidèles de ce temps-là en leur disant que, dans l’eucharistie, son action était aussi indispensable que les paroles de la consécration. En fait, l’épiclèse [3] à laquelle tiennent tellement les chrétiens d’Orient, était bien prononcée dans le Canon romain, mais d’une manière implicite, comme elle l’est encore maintenant, juste avant le récit de l’Institution : « Sanctifie pleinement cette offrande par la puissance de ta bénédiction... » Consciente de ce qui pouvait apparaître comme une carence, l’Église a doté les nouvelles prières eucharistiques d’une épiclèse explicite : « Sanctifie ces offrandes en répandant sur elles ton Esprit ; qu’elles deviennent pour nous le Corps et le Sang de Jésus... » (P.E. II). « Sanctifie-les par ton Esprit... » (P.E. III). « Que ce même Esprit-Saint... » (P.E. IV). L’Esprit dont la puissance nous a donné le Christ lors de l’Incarnation nous le donne toujours dans l’économie sacramentelle.

Ainsi, sa présence est-elle indispensable pour que nous puissions être conformés au Christ par le Baptême. C’est ce que signifie un rite jadis pratiqué dans certaines Églises d’Orient : elles ne connaissaient pas l’onction post-baptismale qui correspond à notre confirmation, mais bien une onction pré-baptismale qui signifie cette présence préliminaire et indispensable de l’Esprit dans le mystère de l’adoption filiale. Chez nous, sans entrer dans le détail du baptême des adultes, constatons que le rituel du baptême des enfants mentionne déjà son action dans l’une des prières de libération. Sa présence est évoquée à plusieurs reprises dans les images de la bénédiction de l’eau, et par le cierge pascal, symbole de la colonne de nuée qui accompagnait le peuple de Dieu dans son exode. On se rappelle en effet que c’est en plongeant le cierge dans la piscine baptismale que le prêtre, au cours de la vigile pascale, demande que la puissance de l’Esprit descende en cette fontaine.

On ne peut évidemment entrer dans le détail de toutes les allusions à l’Esprit que l’on trouve dans les lectures prévues pour la liturgie de la Parole précédant le baptême. Signalons toutefois qu’il n’a pas été oublié dans les formulaires de la prière universelle ni dans l’introduction au Notre Père par laquelle se termine la célébration si celle-ci ne comporte pas d’eucharistie. Et lorsque le baptême a été conféré d’urgence, l’Eglise l’évoque à nouveau lorsque, par les rites secondaires, elle introduit l’enfant au sein de la communauté.

Si le nouveau baptisé n’est pas confirmé immédiatement, il reçoit une onction de saint Chrême, en signe de la plénitude qui lui sera conférée dans le deuxième sacrement d’initiation : « par le baptême, le Dieu tout-puissant, Père de notre Seigneur Jésus-Christ, t’a libéré du péché et t’a fait renaître de l’eau et de l’Esprit. Toi qui fais partie de son peuple, il te marque de l’huile sainte pour que tu demeures éternellement membre du corps du Christ, prêtre, prophète et roi. Amen. » Il est donc marqué déjà de cette huile en laquelle les Églises d’Orient et d’Occident reconnaissent une présence particulière de l’Esprit-Saint, non certes à la manière des saintes espèces transsubstantiées, mais comme en un véhicule privilégié, ainsi que le dit saint Cyrille de Jérusalem :

De même en effet que le pain de l’Eucharistie, après l’épiclèse de l’Esprit-Saint, n’est plus du simple pain mais corps du Christ, de même aussi ce saint parfum n’est plus, avec l’épiclèse, un parfum pur et simple, on pourrait dire commun, il est don du Christ, devenu par la présence de l’Esprit-Saint efficace de sa divinité. [4]

C’est pourquoi les rubriques de la messe chrismale demandent que le partage du Saint Chrême destiné aux diverses paroisses du diocèse soit effectué avec beaucoup de respect, et que les anciennes coutumes exigeaient même d’allumer deux cierges à l’endroit de cette opération.

Rien d’étonnant à ce que la célébration de la confirmation soit remplie d’allusions et d’appels au Paraclet. En témoigne déjà le riche florilège des lectures qui précède le rituel proprement dit. Viennent ensuite la prière pénitentielle qui demande ce coeur nouveau que lui seul peut accorder, la prière de l’entrée et la très belle prière d’imposition des mains : « ...Donne-leur en plénitude l’Esprit qui reposait sur ton Fils, esprit de sagesse et d’intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et d’affection filiale... » [5] (cf. Isaïe 11, 1-2). Quant à la parole qui accompagne l’onction proprement dite, on mesure le progrès que la réforme liturgique a permis d’accomplir quand on se rappelle que l’ancienne formule ne citait même pas le Saint-Esprit, sinon dans la conclusion trinitaire.En peu de mots, celle d’aujourd’hui dit l’essentiel du mystère qui s’accomplit : « N..., sois marqué de l’Esprit-Saint, le don de Dieu ». On pourrait même imaginer une majuscule au mot « Don », car c’est Dieu lui-même qui se donne. Et nous le retrouvons encore dans les oraisons de la messe qui suit la réception du sacrement et dans les parties variables de la prière eucharistique : « ...pour ceux que tu as fait renaître par le baptême et que tu viens de confirmer par le don de l’Esprit-Saint... » (P.E. I).

Bien que l’Esprit-Saint soit solennellement invoqué lors de la prière d’imposition des mains au cours des ordinations, il y est cité beaucoup moins que lors de la confirmation. Ceci s’explique sans doute par ce que cette liturgie a pour thème principal la répartition des ministères au sein de l’Église. Il faut quand même mentionner l’antienne d’ouverture de l’ordination des évêques et des prêtres, tirée de Luc 4, 18, la lecture d’Isaïe 61 à l’ordination de l’évêque, et la belle prière de consécration de celui-ci : « L’Esprit que tu as donné à ton Fils bien-aimé Jésus-Christ, celui qu’il a donné lui-même aux saints Apôtres qui établirent l’Église... », ainsi que la formule de remise du bâton pastoral : « Recevez le bâton du pasteur, signe de votre charge ; prenez soin de tout le troupeau du Seigneur, dans lequel l’Esprit Saint vous a établi comme évêque pour gouverner l’Église de Dieu. » On songe ici au psaume 22 dans lequel figure la houlette du berger, terme immédiatement suivi de l’expression « me guide et me rassure » [6]. Pour les ordres inférieurs, c’est dans la prière d’ordination que l’on retrouve l’appel à l’Esprit, tandis que l’on fait déjà référence à celui-ci lors de l’admission des candidats au diaconat, que celui-ci conduise ou non à l’ordination presbytérale. On notera encore, dans les formulaires d’admission aux ministères institués, des allusions à Celui de qui l’Église attend qu’il distribue lui-même les ministères.

La réforme liturgique de Vatican II a encore introduit une mention de l’Esprit-Saint dans certaines prières annexes du sacrement de Réconciliation, ainsi que dans la formule d’absolution, laquelle prend toute son ampleur lorsque le prêtre étend les mains sur les pénitents lors des célébrations communautaires de ce sacrement. En voici un extrait :

L’Esprit-Saint, notre aide et notre défenseur, nous a été donné pour la rémission des péchés, et en lui, nous pouvons approcher du Père. Que l’Esprit illumine et purifie vos cœurs : ainsi, vous pourrez annoncer les merveilles de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière.

L’imposition des mains lors du sacrement de l’onction des malades peut déjà être considérée comme une épiclèse. Celle-ci devient explicite lorsque le prêtre fait les onctions en disant : « N..., par cette onction sainte, que le Seigneur, en sa grande bonté, vous réconforte par la grâce de l’Esprit-Saint ».

De tous les sacrements, le mariage était le seul à ne pas comporter d’épiclèse. Cette lacune vient sans doute du fait que là c’est le consentement des époux qui est considéré comme étant lui-même le rite essentiel, au point que l’on a pu affirmer qu’ils étaient eux-mêmes ministres du sacrement. Cette opinion, qui semble fondée, est cependant contestée par toute la partie orientale de l’Église, laquelle préfère voir l’essentiel du sacrement dans l’épiclèse prononcée sur les époux. Devant cette lacune, un remaniement du rituel est prévu, mais ce dernier n’est pas encore édité en français. Toutefois, selon le rite de 1983, le prêtre peut étendre les mains sur les mariés et l’on pourrait sans doute accompagner cette imposition d’une prière de bénédiction. Les suggestions de liturgies pour la célébration des mariages nous offrent depuis longtemps des textes et des chants profanes qui sont censés accompagner la célébration. Une prière d’épiclèse, choisie parmi tout ce que les anciens rituels peuvent nous offrir, serait sans doute, plus encore que ces propositions, dans l’esprit de la liturgie. Que les historiens de celle-ci nous présentent donc des formules valables. En attendant, on peut toujours introduire la célébration par une traduction ou une paraphrase du Veni Creator.

Si nous parcourons maintenant l’année liturgique, nous constatons que la présence et l’action de l’Esprit y sont beaucoup plus souvent évoquées que dans l’ancien missel. Au temps de l’Avent, on trouve des rapprochements entre l’Incarnation du Verbe dans le sein de la Vierge et l’action de l’Esprit dans la consécration des offrandes (4ème dimanche), on demande de brûler au feu de l’Esprit pour devenir lumière lors du retour du Seigneur (17 décembre), on cite la Vierge Marie comme modèle d’humilité (20 décembre). Comme on pouvait s’y attendre, on cite explicitement l’Esprit dans les textes de la fête du Baptême du Seigneur. En Carême, on demande la docilité à l’Esprit (2ème jeudi) et la nouvelle naissance pour les catéchumènes (4ème dimanche). On implore l’abondance de ses dons au cours de la bénédiction des saintes huiles le Jeudi Saint et de l’eau durant la Vigile Pascale. Citons encore les oraisons 3 et 7 de la prière universelle du Vendredi Saint, les références au baptême au cours du Temps Pascal (2ème dimanche, 3ème mardi). Dès le surlendemain de l’Ascension, les allusions à la prochaine effusion pentecostale se multiplient dans les oraisons, mais aussi en d’autres pièces, telles que les antiennes de communion.

En d’autres circonstances, la liturgie cite l’Esprit d’une manière tout implicite : la grâce, la bénédiction, l’énergie du Seigneur, l’esprit filial, Esprit d’amour... Tantôt le mot possède une majuscule, tantôt une minuscule, mais cette précision n’est pas très éclairante. Ainsi, dans la post-communion de la Vigile Pascale, nous le trouvons avec une minuscule : « Pénètre-nous, Seigneur, de ton esprit de charité afin que soient unis par ton amour ceux que tu as nourris du sacrement pascal. Si nous consultons notre ancien Missel des Fidèles, il en est de même. Un premier examen du texte latin n’est pas très éclairant : le mot Spiritum ouvre la phrase ! Il faut aller jusqu’à la conclusion qui, avec la réforme, était énoncée de cette manière : « par Jésus-Christ Notre Seigneur, qui vit et règne avec toi dans l’unité du même Esprit ». Que cette erreur typographique, car manifestement c’en est une, ne nous empêche pas d’admirer et de prier ce beau texte.

En poursuivant l’enquête dans le missel, on pourrait encore trouver bien des prières adressées au Père pour qu’il nous envoie son Esprit. Car notre tradition latine nous offre peu d’invocations adressées directement à celui-ci, si l’on excepte celles dont il a été question au début de notre réflexion. la tradition orientale nous offre la belle formule « Roi Céleste » récitée au début de chaque office, ainsi que d’autres prières de dévotion [7]

Il nous reste à voir si l’Office Divin nous réserve, lui aussi, des occasions de reporter notre pensée et notre prière vers l’Esprit d’amour. On sait que la liturgie des Heures a son origine dans la prière qui rythmait la journée des juifs pieux, en particulier lors de la troisième, de la sixième et de la neuvième heure. Celle de la troisième heure, à laquelle l’Esprit descendit dans la chambre haute, est devenue notre prière de Tierce, à neuf heures du matin. C’est pourquoi l’une des hymnes prévues pour cette petite heure au cours du temps ordinaire demande à l’Esprit de se répandre sur nous, la seconde nous invite à lui préparer une demeure en nos âmes.

Presque toutes les oraisons de Tierce reprennent ce thème : elles s’adressent au Père pour lui demander cette grâce, afin que nous puissions vivre de l’amour révélé par Jésus pour en témoigner devant les hommes et trouver notre joie dans la louange.

Revenons à l’eucharistie qui constitue notre Pâque et notre Pentecôte quotidiennes, si nous le voulons. L’épiclèse sur les offrandes, préliminaire à la consécration, est suivie, peu après celle-ci, par l’épiclèse sur l’assemblée : « Humblement, nous te demandons, qu’en ayant part au corps et au sang du Christ, nous soyons rassemblés par l’Esprit-Saint en un seul corps... » (P.E. II) ; « Quand nous serons nourris de son corps et de son sang, et remplis de l’Esprit-Saint... » (P.E. III) ; « Accorde à tous ceux qui vont partager ce pain et boire à cette coupe d’être rassemblés par l’Esprit-Saint en un seul corps... » (P.E. IV). Il est évident que l’effusion de l’Esprit est soumise à la réception du corps du Seigneur et qu’il ne faut donc pas solenniser ce moment par une imposition des mains sur l’assemblée : c’est la communion qui nous l’accorde. La prière eucharistique I, notre antique canon romain le disait déjà dans l’admirable prière Supplices en laquelle saint Nicolas Cabasilas, liturgiste orthodoxe du XIVe siècle, reconnaissait une authentique épiclèse : « Afin qu’en recevant ici, par notre communion à l’autel, le corps et le sang de ton Fils, nous soyons comblés de ta grâce et de tes bénédictions » [8].

Recevant dans chaque eucharistie une nouvelle effusion de l’Esprit, nous pouvons, grâce à ses gémissements ineffables, nous tourner vers le Dieu tout-puissant et, comme nous y invite la deuxième introduction au Pater, oser l’appeler : « Notre Père ».

Roland Dumont, retraité, ancien professeur de religion dans une école primaire en Belgique. Chroniqueur liturgique à France Catholique.

[1] Le terme « Paraclet » est difficilement traduisible en un seul mot : Avocat, Conseiller, Consolateur... Mais puisque la signification en est connue de tous les fidèles, il vaut sans doute mieux le garder tel quel.

[2] Le missel français traduit ainsi : « l’Esprit qui englobe toutes choses sait se faire comprendre des hommes de toutes langues ». On peut aussi préférer, et à meilleur escient semble-t-il à cause du genre neutre du pronom hoc : « l’univers qui contient toutes choses possède la science de la parole ». L’Esprit donne au cosmos de s’exprimer : c’est ainsi que l’a vu l’un ou l’autre commentateur. Dans le Liber Sacramentorum du Cardinal Schuster (éd. Vromant et Cie, 1929, tome IV), on trouve : « ce cosmos qui tout contient dit des paroles de sagesse » (p.184).

[3] Épiclèse : prière qui s’adresse au Père et lui demande d’envoyer son Esprit en vue d’une consécration.

[4] Cyrille de Jérusalem, Catéchèses Mystagogiques, Catéchèse III, 3. Sources chrétiennes n°126 bis, éditions du Cerf.

[5] Affection filiale : c’est ainsi que le missel traduit ce que nous désignions jadis par l’expression « crainte de Dieu ». C’est en fait la crainte de nous séparer de lui. On aurait souhaité une majuscule à chaque fois que le mot « esprit » revient dans la prière.

[6] Traduction œcuménique. La Bible de Jérusalem (édition de 1955) dit : « ton bâton, ta houlette, sont là qui me consolent. Cf J. Daniélou, Bible et Liturgie, éd. du Cerf, 1951, coll. Lex Orandi, p.246.

[7] On en trouvera de très bons exemples dans le C.D. Esprit de Vérité, Chants liturgiques pour préparer le Jubilé de l’an 2000, du P. André Gouzes, éditions de l’Abbaye de Sylvanès.

[8] Jadis, le prêtre baisait l’autel au cours de cette prière. Aujourd’hui comme autrefois, il s’incline et se signe : nous pouvons nous signer aussi. A propos de ces deux épiclèses, il faut signaler une pratique qui s’instaure ça et là et qui me semble en contradiction avec une juste notion de la sacramentalité : il arrive que l’assemblée y chante une invocation à l’Esprit-Saint. En agissant de la sorte, elle sort de ses attributions, car l’épiclèse est du ressort du sacerdoce ministériel.

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