Le Christ est descendu aux enfers
Le séjour des morts où le Christ est descendu, l’Écriture l’appelle les enfers, le Shéol ou l’Hadès, parce que ceux qui s’y trouvent sont privés de la vision de Dieu. Tel est en effet, en attendant le Rédempteur, le cas de tous les morts, méchants ou justes, ce qui ne veut pas dire que leur sort soit identique, comme le montre Jésus dans la parabole du pauvre Lazare reçu dans le « sein d’Abraham ». Ce sont précisément ces âmes saintes, qui attendaient leur Libérateur dans le sein d’Abraham, que Jésus délivra lorsqu il descendit aux enfers. Jésus n’est pas descendu aux enfers pour y délivrer les damnés, ni pour détruire l’enfer de la damnation, mais pour libérer les Justes qui l’avaient précédé.
« La Bonne Nouvelle a été également annoncée aux morts… » (1P 4, 6). La descente aux enfers est l’accom-plissement, jusqu’à la plénitude, de l’annonce évangélique du salut. Elle est la phase ultime de la mission messianique de Jésus, phase condensée dans le temps, mais immensément vaste dans sa signification réelle d’extension de l’œuvre rédemptrice à tous les hommes de tous les temps et de tous les lieux, car tous ceux qui ont été sauvés ont été rendus participants de la Rédemption.
Le Christ est donc descendu dans la profondeur de la mort, afin que « les morts entendent la voix du Fils de Dieu et que ceux qui l’auront entendue vivent » (Jn 5, 25). Jésus, « le Prince de la vie » (Ac 3, 15), a réduit à l’impuissance, par sa mort, ceux qui, leur vie entière, étaient tenus en esclavage par la crainte de la mort » (He 2, 14-15). Désormais, le Christ ressuscité « détient les clefs de la mort et de l’Hadès » (Ap 1, 18) et, au nom de Jésus, tout genou fléchit, au ciel, sur terre et aux enfers » (Ph 2, 10).
(Catéchisme de l’Église catholique, § 633-635)
[1] Ancienne homélie pour le Samedi Saint.