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Présentation

P. Éric de Moulins-Beaufort

Une journée « Bourdaloue », pour quoi faire ? Pourquoi organiser à propos de ce prédicateur plutôt oublié une journée entière de conférences et de rencontres, dans le cadre de la vie d’une paroisse parisienne ordinaire ?

D’abord, parce qu’un buste et une plaque, bien visibles, rappellent que l’on fêta le centenaire et le bicentenaire de la mort du jésuite, avec un éclat certain. Alors qu’on se plaint tant de la perte de mémoire des générations présentes, du gaspillage du patrimoine dont nous avons hérité, n’aurait-il pas été regrettable que la paroisse Saint-Paul-Saint-Louis laisse passer sans le dire le tricentenaire ? D’ailleurs, un peu d’attention à ce que racontent les guides qui font visiter l’église fait constater que tous mentionnent l’action du prédicateur et la présence de ses restes mortels, faisant comme si ceux qu’ils accompagnent conservaient ce nom en pieuse mémoire. Ne fallait-il pas profiter de l’occasion de réveiller les souvenirs du plus grand nombre, des paroissiens et des prêtres au service de notre paroisse ?

Une autre raison rendait profitable d’organiser une manifestation un peu spectaculaire : le quarantième anniversaire de la constitution conciliaire consacrée à la liturgie, Sacrosanctum Concilium (4 décembre 2003). Cette constitution, on le sait, a tenu à insister sur la place de l’Écriture sainte dans la liturgie (n° 24), et donc sur celle de l’homélie qui explique l’Écriture (n° 24 et 52). Se préparait aussi l’anniversaire de la constitution Dei Verbum sur la Révélation divine (elle fut votée le 18 novembre 1965), qui contribua à ancrer dans la conscience du peuple chrétien un rapport plus conscient à l’Écriture et à établir la prédication dans un relation renouvelée à la Lettre sacrée.

Une manière de symboliser la transformation ainsi vécue était de réfléchir au passage du sermon à la mode du XVIIème siècle à l’homélie telle qu’elle est mise en œuvre aujourd’hui avec ses avantages et ses inconvénients. Ce fut le fil conducteur de la journée : partant de l’histoire du P. Louis Bourdaloue, de ce qui avait été sa charge et des besoins de son temps, en venir à mieux comprendre pourquoi la Révélation chrétienne appelle une parole de prédication, tenue par un ministre ordonné. Cette parole prend à travers les siècles, en fonction des époques spirituelles et des moyens techniques disponibles, des formes différentes ; la réalité de fond reste la même : manifester la vivacité de la Parole divine, sa puissance à l’œuvre ici et maintenant pour le salut de tout homme qui croit.

P. Éric de Moulins-Beaufort, Né en 1962, prêtre du diocèse de Paris, enseignant à la Faculté Notre-Dame (Paris) et curé de paroisse.

Réalisation : spyrit.net