N° 105-106 (décembre 2004-mars 2005) : L’éloquence sacrée
Ce numéro d'archives de la revue Résurrection est librement consultable.
Editorial
L’éloquence sacrée
Résurrection
Dossier
Louis Bourdaloue (1632-1704) : sa vie, son œuvre
P. Éric de Moulins-Beaufort
Louis Bourdaloue fut en son temps un prédicateur à succès et le goût pour ses sermons dura jusqu’au début du XXème siècle. Jésuite parmi les autres, caractéristique d’une génération de jeunes hommes de bonne famille marqués par la qualité intellectuelle et spirituelle de la formation reçue dans les collèges de la Compagnie, l’obéissance l’amena à devenir la voix de Dieu et de l’Eglise pour la Cour, la Ville et même le Roi. Dans un contexte religieux et social bien différent, sa prédication demeure un beau témoignage de l’effort à renouveler en chaque génération pour que l’Evangile et sa vérité pénètrent les cœurs et s’incarnent dans les vies. lire l'article
Bourdaloue dans la prédication du XVIIème siècle
Jean-Pierre Landry
La prédication était, au XVIIème siècle, un phénomène religieux, littéraire et social. Pour apprécier la portée de ces textes, il convient de les replacer dans cette triple perspective. L’œuvre de Bourdaloue apparaît alors dans sa profondeur et sa complexité, à la fois marquée par la spiritualité ignatienne et soucieuse d’affirmer une sévérité morale qui ne cède en rien à l’augustinisme le plus austère. lire l'article
Bossuet, « voix devant la Parole »
Anne Régent
Revendiquant un rejet de la rhétorique traditionnelle, profane, voire païenne, Bossuet met en place dans sa prédication une rhétorique paradoxale, combinant la force d’un verbe suprême et suprêmement efficace, et l’étrange transparence d’une voix dépossédée, qui s’efface devant une Parole plus haute. lire l'article
L’éloquence du cœur : réformes de la rhétorique sacrée (1530-1640)
Christophe Bourgeois
Bossuet et Bourdaloue ne sont pas des figures isolées dans l’histoire de la prédication : une longue réflexion sur les finalités et les moyens de la rhétorique sacrée les précèdent. À travers une relecture des orateurs de l’Antiquité païenne et chrétienne, « l’âge de l’éloquence » développe une théorie de la prédication qui réussit à concilier les nécessités du spectacle de la parole et les exigences de l’intériorité chrétienne. lire l'article
Théologie de l’homélie
P. Philippe Vallin, c.o.
Le P. Bourdaloue prêchait de longs sermons à vêpres. Peut-être parlerait-on aujourd’hui de « conférences spirituelles ». La réforme liturgique de Vatican II a retrouvé le sens profond de la prédication de « l’homélie » comme partie intégrante de la célébration des sacrements, à commencer par l’eucharistie. Le passage du sermon à l’homélie engage une compréhension renouvelée de la dynamique des sacrements, celle qui par exemple se manifeste avec force dans le récit d’Emmaüs. L’autorité plénière de la parole de Jésus ressuscité se vérifie à l’évidence dans la consécration du pain et du vin par le prêtre célébrant ; mais l’homélie, imitée de celle du Christ lui-même, puisqu’il fut au long de sa vie publique le prophète de son propre mystère pascal, n’érige-t-elle pas le prêtre, in persona Christi capitis, en prophète de son propre service sacerdotal ? Autrement dit, une christologie du sacerdoce ne semble plus concevable sans une pneumatologie de l’homélie. lire l'article