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Texte du Pape

La figure de Jésus
Benoît XVI

C’est en Jésus que s’accomplit la promesse du nouveau prophète. En lui se réalise pleinement ce qui était resté inachevé chez Moïse : il vit devant la face de Dieu non seulement en qualité d’ami, mais en qualité de fils, il vit dans l’union la plus intime avec le Père.

C’est là le point à partir duquel il est possible de comprendre la figure de Jésus, telle que nous la propose le Nouveau Testament : tout ce qui est raconté de Jésus, ses paroles, ses actes, ses souffrances et sa gloire, trouve là son ancrage. Si l’on omet cela, qui est proprement le centre, on passe à côté de ce qui fait la spécificité de la figure de Jésus, qui devient contradictoire et finalement incompréhensible. La question que doit se poser nécessairement tout lecteur du Nouveau Testament cherchant à savoir d’où Jésus a bien pu tirer son enseignement, ce qui permettrait d’expliquer les modalités de son comportement, cette question ne peut recevoir de vraie réponse qu’à partir de là. La réaction des auditeurs de Jésus était claire : cet enseignement ne peut provenir d’aucune école. Il est radicalement autre que celui qu’on peut recevoir dans les écoles. Il est tout autre. Il s’agit d’un enseignement « fait avec autorité ». (…)

L’enseignement de Jésus ne vient pas d’un apprentissage humain, quelle qu’en soit la nature. Il provient du contact direct avec le Père, du dialogue « face à face », de la vision de celui qui est dans « le sein du Père » (Jn 1, 18). C’est la parole du Fils. Privée de ce fondement intérieur, elle serait de la présomption. A l’époque de Jésus, c’était d’ailleurs l’opinion des scribes, justement parce qu’ils refusaient d’accepter ce fondement intérieur : la vision et la connaissance face à face.

Benoît XVI,

Jésus de Nazareth, 2007 (édition française sous la direction de Mgr François Duthel, Flammarion, p. 26-27).

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